Vent de fraîcheur à la course municipale de Saint-Eustache

Vent de fraîcheur à la course municipale de Saint-Eustache
Crédit photo : Maxime Picard

Élan de jeunesse à la course municipale de Saint-Eustache où les deux fronts briguant la mairie ont chacun présenté au moins un très jeune candidat pour représenter un des districts de la ville.

Samuel Lévesque, chef de 19 ans du nouveau parti, le Mouvement eustachois et candidat comme conseiller municipal dans le district des Îles, et Guillaume Lalonde, candidat de 23 ans dans le district de la Seigneurie pour Option Saint-Eustache et membre de la Commission Jeunesse ont tous deux amorcé leur carrière politique lors des élections municipales de novembre dernier.

Avides de changement, les deux jeunes candidats espèraient mettre sur le tapis de nouvelles idées dans l’écosystème politique de Saint-Eustache et s’imposer en tant que représentants fiables, capables et novateurs. Les deux jeunes candidats des deux camps opposés ont tous les deux perdu leur course électorale, mais sont optimistes pour le futur.

L’Atelier s’est entretenu avec les deux candidats en question deux semaines avant les résultats de la course municipale, ainsi que Pierre Charron, le chef du parti victorieux, Option Saint-Eustache, après les élections.

Nouvelle jeunesse au sein du parti établi

Bien que Guillaume Lalonde, originaire du district de la Seigneurie de Saint-Eustache de 23 ans, n’en soit qu’à ses débuts politiques, il n’en demeure pas un néophyte ni un débutant. De fait M.Lalonde poursuit présentement une maîtrise en administration publique et est membre de la Commission Jeunesse de Saint-Eustache depuis sa création en 2018, où il s’est donné le mandat de « représenter les intérêts de la jeunesse ».

Le nouveau venu chez Option Saint-Eustache a perdu ses premières élections avec 33,96% des votes contre Isabelle Mattioli, ancienne membre du parti de Pierre Charron nouvellement indépendante.

« Nous [la Commission Jeunesse] avons fait des participations avec les commissions de l’environnement, nous avons fait des spectacles pendant la pandémie pour divertir les jeunes, nous avons organisé des concours des arts [...], la Commission Jeunesse est une entité formatrice exceptionnelle pour un jeune qui veut s’impliquer », a vanté le jeune candidat, après avoir été interrogé par l’Atelier sur ses engagements antérieurs dans la communauté.

M.Lalonde a confié en entrevue, deux semaines avant les élections, ressentir un certain poids sur ses épaules en raison de son bas âge, mais que son entourage le soutenais. « J’ai de la pression, on s’attend à beaucoup d’un jeune de 23 ans en politique, mais je suis tellement bien entouré. Mes mentors ont la volonté d'amener cette relève au parti [...] les citoyens sont derrière nous », a décrit l’ancien candidat du district de la Seigneurie.

Le maire sortant, Pierre Charron, qui entame présentement son quatrième mandat depuis 2009, parlait grandement de Guillaume Lalonde après les résultats de l'élection.  « Pour une première fois, il a mis tout ce qu’il fallait, c’est un bon travailleur », a vanté le chef d’Option Saint-Eustache. Il a déclaré en entrevue avec l’Atelier être « bien fière de la façon dont il a évolué, il a eu une belle progression ».

Alors que le dossier environnemental est de plus en plus mobilisant à Saint-Eustache, Guillaume Lalonde prétend même qu’il s’agirait « de l’enjeu numéro un pour les jeunes ».

Option Saint-Eustache mise sur la promotion de la culture et de l’achat local, de l’électrification des véhicules de la ville et la protection des boisés et des parcs, en autres.

Plus précisément dans son district, Guillaume Lalonde espérait sensibiliser le quartier de la Seigneurie aux enjeux environnementaux et donner une voix aux jeunes du district, le tout en collaborant avec l’association de quartier, dont il a vanté la munificence et l’altruisme.

Pas de ligne de parti, mais un objectif précis

Rival d’Option Saint-Eustache, Samuel Lévesque a dit suivre la politique depuis son enfance. Le jeune homme de 19 ans s’est présenté cette année comme candidat au district des Îles afin d’offrir aux Eustachois un nouveau choix électoral, ce qui constitue son premier saut dans l’arène politique. Défait par Isabelle Lefebvre de Option Saint-Eustache, M. Lévesque, ayant remporté 12,67 % des votes dans son district, visera la mairie de Saint-Eustache en 2024 et profitera des 4 années d’intervalle pour dompter le monde politique municipal.

Le parti Mouvement eustachois, créé cette année et dirigé par M. Lévesque, est le nouveau joueur dans la joute politique eustachoise. Sa première singularité est sa disposition à ne pas imposer de ligne de parti aux membres constituants, afin de favoriser la création d’un espace d’échange sain dans le groupe. Toutefois, son objectif primaire est d’offrir aux Eustachois une option autre que celle offerte par Option Saint-Eustache.

« Après avoir vu ce qui s’est passé chez l’adversaire, où Isabelle Mattioli, aujourd’hui indépendante, a subi de l’intimidation et du harcèlement, je ne peux pas ordonner à mes membres de voter en faveur de quelque chose dont ils sont en désaccord », a expliqué le chef de Mouvement eustachois. Il a expliqué privilégier la liberté de paroles et des élus, plutôt que de favoriser le consensus forcé.

Lorsque interrogé par l’Atelier, deux semaines avant l’élection, à propos des réactions que son jeune âge pouvait provoquer chez les électeurs, Samuel Lévesque a convenu que son principal attrait pourrait aussi inciter une méfiance chez les électeurs âgés, plus nombreux à participer au vote. « Les jeunes ne sont pas intéressés par ça [la politique municipale] [...] Ça va être difficile de les faire voter, donc oui ça peut être un couteau à double tranchant », craignait Samuel Lévesque, réitérant qu’il faut inciter les jeunes à voter.

Option Saint-Eustache a remporté la course à la mairie avec 8330 votes, soit 77,74 % du vote total, contre le Mouvement eustachois, dirigé par Jacinthe Ladouceur, qui a emporté 2385 votes, soit 22,26 % du vote total.

Arthur Martin Marois et Charles Lanthier