Vedette de la télé québécoise, elle grandit sous les yeux de ses abonnés Instagram

Salomé Maari

Comment as-tu vécu les débuts de ta popularité sur Instagram et à la télévision?

J’étais vraiment bien là-dedans. Même si je vivais beaucoup d’intimidation à l’école secondaire, j’avais les réseaux sociaux qui étaient super gratifiants. Et quand j’allais sur le plateau de Subito texto, j’étais comme un poisson dans l’eau.

Les gens t’aiment. Tu te promènes dans la rue et tu te fais reconnaître.

Ça m’est arrivé que des petites filles pleurent en me voyant.

Quand tu étais plus jeune, quels effets ont eus les médias sociaux sur la vision que tu avais de ton corps?

Ça a toujours été difficile pour moi d’être bien dans mon corps, surtout avec ma popularité et le fait d’être dans une industrie dans laquelle encore à ce jour, le corps validé, c’est celui d’une fille de 16 ans. On veut une grande mince, sans formes, avec des jambes fines. Moi, je n’ai pas un corps filiforme.

Ça vient avec beaucoup de pression. C’est difficile de s’accepter quand tu n’as pas le corps « de base ».

Comment as-tu composé avec cette réalité?

J’ai modifié mon corps sur des photos. Par contre, jamais de façon extrême. Par exemple, j’ai déjà réduit la taille de mes bras, juste pour « fitter » dans le moule des beaux corps.

Avec la notoriété que j’ai sur les réseaux sociaux, je me suis rendu compte que c’est un peu wrong de faire ça. Il y a des petites filles qui me suivent et qui se disent « j’aimerais ça avoir le corps de Camille ». Mais dans le fond, ce n’est même pas mon vrai corps que je montre. C’est pour ça qu’aujourd’hui je ne retouche plus mes photos.

Tu as grandi entourée d’enfants vedettes de la télévision québécoise.

Comparais-tu ta popularité sur les réseaux sociaux à la leur?

Dans le monde de l'influence et des réseaux sociaux, le concours de popularité est omniprésent.

C’est sûr qu’on se compare beaucoup aux autres. Par exemple, quand j’ai commencé à être populaire, Alice Morel-Michaud [Subito texto, Les Pee-Wee 3D, Kaboum, Les Parent] était déjà beaucoup plus populaire que moi sur Instagram.

C’est elle qui a commencé à m’identifier dans ses publications, et c’est à ce moment que j’ai gagné des abonnés.

C’est sûr que je me suis comparée à elle.

Et, dans l’industrie du cinéma, pour vendre des films, on veut des têtes d’affiche. Donc, c’est sûr que ça aide d’avoir des acteurs connus. Par exemple, j’étais la grosse tête d’affiche de Coeur de slush.

J’étais la comédienne connue de la distribution, alors évidemment que ça aide pour le box-office que j’aie plus de 130 000 abonnés sur Instagram.

Ta relation avec les médias sociaux est-elle plus saine
aujourd’hui, maintenant que tu as vieilli?

J’ai un rapport plus sain à mon image, mais ma relation avec les réseaux sociaux est toujours aussi malsaine.

Instagram devient une vitrine. On veut montrer le beau côté de notre existence. On montre la belle photo sur les 45 000 qu’on a prises avec la même pose.

Ça reste que sur les réseaux sociaux, et surtout sur Instagram, c’est difficile de rester authentique.

Les réseaux ne seront jamais sains, pour qui que ce soit. Une fois que tu es embarqué dedans, c’est comme une drogue.