Vague rose de manifestants du FIPEQ-CSQ dans les rues de Montréal

Les membres du syndicat de la FIPEQ-CSQ ont arpenté les rues de Montréal pour participer à la première journée de grève du réseau. 

Des centaines d’éducatrices et de membres du personnel des CPE ont marché bruyamment dans les rues de Ville-Marie pour démontrer leur exaspération quant à leurs conditions de travail qu’elles jugent inadéquates.

Malgré que les conditions de travail aient, pour le moins, stagné ces dernières années, et que 18 mois se sont écoulés alors que les travailleuses en CPE exercent sans convention collective, Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ, dit être confiante pour le déroulement des négociations. « Oui on est optimiste parce qu’en voyant les gens mobilisés aujourd’hui et en ayant le soutien des parents, le gouvernement ne pourra plus faire la sourde-oreille. », a-t-elle justifié.

Une des principales revendications est la reconnaissance salariale, impliquant une augmentation de 21 % à 27 %, variant selon le type d’emploi, et un plancher d’emploi. Le gouvernement avait proposé une augmentation de 12 %, offre qui n’a pas été reconnue comme suffisante par le syndicat.

Des éducatrices à bout de souffle

Alors que les négociations entre FIPEQ-CSQ et le ministère de la Famille sont dans l’impasse, les éducatrices voient leurs conditions de travail se détériorer, leur état mental s’affaiblir et leurs collègues participer à l’exode de personnel. Entre-temps, plus de 50 000 enfants figurent sur des listes d’attente pour une place en CPE.

« … jamais je n’aurais pensé qu’en 2021 on vivrait une pénurie de main-d’œuvre dans le milieu comme on en a une aujourd’hui, jamais je n’aurais pensé qu’il y aurait des bris de services et que des enfants n’aient pas de place dans le réseau. », a crié dans son micro Mme Grenon, devant une foule en délire.

« Je veux un salaire proportionnel à mon expertise et à ma formation, mais on est toujours dans l’attente. On nous demande de faire plus alors que le salaire ne suit pas », a déploré une éducatrice qui exerce son métier depuis 25 ans. Cette dernière affirme que son salaire diminue chaque année en raison de l’inflation et de l’augmentation du coût des assurances collectives.

Les partis d’oppositions au rendez-vous

Marc Tanguay, porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille et député libéral, a affirmé ne pas avoir confiance en la CAQ concernant la gestion des six milliards promis par le fédéral. « Ce qui est pathétique, c’est que Legault a dit ne pas vouloir utiliser l’intégralité des six milliards octroyés par le fédéral dans les services de la petite-enfance », a dénoncé le député de Lafontaine en entrevue.

Le porte-parole de parti Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, craint que François Legault n’agisse pas à temps pour éviter un désastre analogue à celui dans le système de santé. « On l’a vu en santé, en écoutant seulement les PDG des CIUSS et des CISSS et en étant déconnecté de ce que les travailleuses disaient, on a fait des erreurs. François Legault doit écouter les femmes qui travaillent dans les CPE pour éviter de refaire les mêmes erreurs », a prévenu le député de Gouin.