Une lutte à prévoir dans Lasalle-Émard-Verdun.

La circonscription de LaSalle-Émard-Verdun est considérée comme un château fort libéral depuis longtemps. Elle fait toutefois face à de nouveaux enjeux cruciaux, ce qui fait en sorte qu’une chaude lutte est à prévoir.

Une lutte à prévoir dans Lasalle-Émard-Verdun.
Le candidat du Bloc Québécois dans Lasalle-Émard-Verdun, Raphaël Guérard croit en ses chances de l'emporter lors du scrutin.

La circonscription de LaSalle—Émard—Verdun est considérée comme un château fort libéral depuis longtemps.  Elle fait toutefois face à de nouveaux enjeux cruciaux, ce qui fait en sorte qu’une chaude lutte est à prévoir.

Pour Raphaël Guérard, candidat du Bloc Québécois dans cette circonscription du sud-ouest de la métropole, cette domination ne le complexe pas du tout. «On va avoir l’impression que c’est une circonscription rouge, mais lorsqu’on regarde en termes de pourcentage, c’est quand même un comté qui peut atteindre les environs du 25% de son électorat. Les idées peuvent donc quand même se livrer et ça peut faire améliorer les enjeux», dit-il.

Même son de cloche du côté de Sarah Carter, candidate du Parti Vert dans ce comté. «Ça s’est bien passé sur le terrain. Les gens sont ouverts à discuter des enjeux environnementaux, notamment la crise du climat. C’était une belle opportunité pour les introduire à notre parti», affirme celle qui a fait des études en arts visuels au niveau universitaire, notamment à Guelph, en Ontario.

D’ailleurs, la crise du climat est un enjeu capital dans le programme des deux candidats qui en sont à leur première campagne électorale au niveau fédéral. Carter croit que l’enjeu environnemental se doit d’être une priorité au parlement. «Notre stratégie est la plus agressive parmi tous les partis politiques au pays. On parle d’une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre par rapport au taux de 2005». D’ailleurs, sur le plan environnemental, Raphaël Guénard et Sarah Carter sont du même avis au sujet du travail du premier ministre Justin Trudeau en matière d’environnement. Les deux étaient pour une grande plantation d’arbres et l’investissement en transport en commun, mais ils jugent que les bottines n’ont pas suivi les babine dans le camp libéral.

De plus, Guénard a voulu envoyer une flèche aux rouges au sujet de leurs dépenses au sujet du pétrole: « Selon le dernier rapport du GIEC, (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) les Libéraux ont davantage investi dans l’industrie pétrolière que les conservateurs. C’est un peu étrange d’investir autant, alors qu’on a tous les moyens actuellement, surtout au Québec. On devrait prioriser l’énergie et la transition vertes.»

Une circonscription touchée par la crise du logement.

Au sujet de la crise du logement, Raphaël Guérard est conscient que l’enjeu est bien important dans son comté. « On est une des circonscriptions les plus affectées par la crise du logement. Il y a un effet énorme d’embourgeoisement. À ce sujet, le Bloc propose d’investir 1% de son budget pour un réinvestissement en logements sociaux », affirme le jeune politicien âgé de 21 ans. Il explique par la suite que la situation a été mal évaluée par les libéraux. «Le ministre et député David Lametti se vante d’avoir investi 65 millions en logements sociaux, mais à l’intérieur de cette somme, les critères ont tellement mal été établis, de sorte qu’ils paient surtout pour des logements privés. C’est aberrant à ce niveau-là, insiste Guérard. On souhaite légiférer contre les spéculations immobilières. On voit des étrangers investir ici pour avoir des actifs, de sorte que des gens sont privés de résidence.»

De son côté, Sarah Carter du Parti Vert, va encore plus loin. « Il faut construire des nouveaux logements et le Parti Vert en a pris 300 000 pour les dix prochaines années. Il faut aussi entretenir les plus vieilles résidences. On veut avoir une offre durable sur du long terme, de sorte qu’il n’ait pas une grande consommation d’électricité, que les murs soient bien isolés et que tout soit accessible au même endroit. L’urbanisation n’est pas bonne pour la santé physique et mentale», laisse entendre celle qui en est à sa première campagne électorale.

Qu’en pensent les jeunes?

Nous avons rencontré des jeunes électeurs de la circonscription de Lasalle-Émard-Verdun pour leur demander leur avis sur la campagne de ces deux partis qui misent beaucoup sur le vote des jeunes.

Pour ce qui est du Bloc Québécois, les avis que nous avons recueillis sont plutôt positifs «Je n’ai pas voté pour le Bloc, mais ce parti-là a quand même défendu ses idées. Je peux le reconnaître même si je n’ai pas des valeurs nationalistes», a mentionné une première personne. Même son de cloche du côté de notre deuxième personne. «Je pense que le Bloc a mené une bonne campagne et son chef a été éloquent. Ce parti-là a pu répondre à mes questionnements du passé, renchérit-elle. Par contre, les accusations contre Yves-François Blanchet ont beaucoup joué dans mon intention de vote, » a-t-elle souligné.

Le manque d’information envers le Parti Vert est ce qui ressort le plus chez les jeunes électeurs. «Pour le Parti Vert, je croyais en leurs valeurs et intérêts, mais je ne connaissais pas complètement la plateforme pour que j’adhère à 100% à ce parti, a admis notre premier intervenant, je crois que le Parti Vert aurait intérêt à être mieux connu,» a rajouté un deuxième.

Fait à noter que les candidats des autres partis en lice n’ont pas répondu à notre demande d’entrevue.

NB : C’est finalement le député sortant, le Libéral David Lametti qui a remporté l’élection dans la circonscription avec plus de 9000 voix d’avance sur son plus proche poursuivant.

Source: Radio-Canada.