L'environnement et la ville

L'environnement et la ville

Une partie des québécois considère désormais que la protection de la planète est une chose importante. Cette préoccupation s'est manifestée au cours de la dernière campagne municipale, où l'environnement avait sa place.

« L'environnement a une place centrale » pour le parti indépendant Courage selon Patrice César, candidat au poste de conseiller municipal dans l'arrondissement Côte-des-Neiges.

Pour Sabine Monpierre, candidate du parti Courage, il faut mener des actions pour sensibiliser la population à l'écologie. « La majeure partie de la population qui habitent à Côte-des-Neiges est immigrante. Il y a des pays où on ne parle pas encore d'écologie. On doit d'abord faire un travail d'éducation qui touche cet enjeu », a déclaré la candidate.

Madame Monpierre a aussi mis l'accent sur les problèmes d’isolation des bâtiments et des logements. « Plusieurs personnes vivent dans des conditions déplorables. Ils n’ont même pas d’autres choix puisque le prix des loyers est exorbitant », a-t-elle expliqué.

Au cours de la campagne municipale, la plupart des candidats ont inclus la gestion de l'environnement à leur programme électoral.  À l'échelle locale, cette tâche est généralement administrée par les mairies, car celles-ci ont la compétence pour mettre en place des règlements et des politiques de proximité.

Mobilisation citoyenne

La population s'est montrée sensible aux actions entreprises par les villes pour lutter contre les changements climatiques. Plusieurs mouvements citoyens, comme la Vague écologiste au municipal, se sont formés au cours de la campagne afin de militer pour sensibiliser les futurs élus à cet enjeu planétaire.

La création de ces regroupements citoyens indique que la question environnementale a une influence sur les choix de vote des Québécois et Québécoises. Au dernier jour du scrutin, les résidents de Côte-des-Neiges ont exprimé leurs préoccupations, surtout concernant la gestion des déchets.

« C’est bien simple, il faut qu’ils agissent ! Ramasse les poubelles puis mets-en plus ! » s’est exclamé Terence, un homme de la soixantaine vivant à Côte-des-Neiges, visiblement scandalisé par la gestion des déchets par la ville de Montréal. Il n’était pas le seul à déplorer cette situation, en ce dimanche de scrutin, devant le Centre Communautaire de Loisir de la Côte-des-Neiges (CELO) qui faisait office de bureau de vote.

Deux accès permettaient aux citoyens d'entrer au CELO pour aller voter dimanche 7 novembre
« Je pense qu’il y a beaucoup à faire pour la gestion des déchets et le développement des transports collectifs », a dit une résidente de Côte-des-Neiges.
« Il y a deux poubelles dans le parc des filles de Polytechnique. Elles débordent tout le temps », a déploré Ghyslaine* une femme de soixante-douze ans qui a préféré conserver l’anonymat.

Outre la gestion des détritus par la ville,  les préoccupations de certains citoyens étaient liés aux projets sur les transports collectifs et la place accordée aux cyclistes dans la ville.  

Les bureaux de vote désertés

Malgré cet intérêt pour l’environnement, il n'y avait pas vraiment foule devant le bureau de vote de Côte-des-Neiges. Aux alentours de 14h, les gens arrivaient au compte goutte, et rien ne présageait que le rythme allait s’accélérer. « Nous n’avons pas eu beaucoup de monde depuis ce matin. Je ne pense pas non plus que ça va s’accélérer d’ici la fin de la journée » a expliqué un employé d’Élection Montréal, organisme assurant la tenue des élections sur le territoire de la Ville de Montréal.

Ce fut également le constat de Ghyslaine*, une femme de soixante-douze ans qui a préféré garder l’anonymat. Soucieuse du dénouement des élections, elle s’est dite préoccupée par l’absence de ses concitoyens. « J’ai voté par anticipation et là il y avait beaucoup de monde, surtout des personnes âgées. » a-t-elle constatée « Je ne comprends pas que les jeunes ne se sentent pas plus concernés ».

À l'issue de cette élection, c'est Gracia Kasoki Katahwa, candidate de Projet Montréal, qui a été élue dans l'arrondissement Côte-des-Neiges. Le taux de participation général fut de 38,7% pour l’ensemble du Québec. Par rapport à 2017 , ce pourcentage représente une baisse de plus de 5%, d'après un tableau de données compilées par le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Ce pourcentage a été encore plus faible dans le district de Côte-des-Neiges, avec 34,24% de votants.

*Nom fictif choisi aux fins de l’article