Un déficit qui inquiète

Avec des dépenses importantes dans tous les secteurs et peu de nouveaux revenus, le gouvernement fédéral fait fi du déficit grandissant.

Un déficit qui inquiète

Patrick Delisle, associé en comptabilité fiscale chez Raymond Chabot Grant Thornton, explique que sa firme ne voit pas dans le budget beaucoup de nouvelles sources de revenus pour permettre au gouvernement fédéral d'équilibrer ses dépenses.

" Le budget vise à mettre des pansements sur tous les trous après la pandémie, mais l'argent sortira plus vite qu'il entrera, et cela pourrait s'avérer problématique pour les prochaines générations ", affirme-t-il.

Le comptable fiscaliste mentionne que l'une des seules nouvelles sources de revenus incluses dans le budget est une augmentation des taxes sur les produits de luxe.

Les individus cherchant à se procurer des voitures neuves et des aéronefs de plus de 100 000 $, par exemple, verront les taxes sur leurs achats augmenter.

Les cigarettes coûteront également plus cher, et le gouvernement envisage de faire de même pour les articles de vapoteurs. L'administration de Justin Trudeau prévoit que ces nouvelles taxes garniront les coffres de l'État de 604 millions de dollars en cinq ans.

Les jeunes du Québec oubliés

M. Delisle explique que le budget ne met pas d'initiatives en place pour les jeunes en général. De l'aide est toutefois en route pour les étudiants, mais pas au Québec. " On vise à alléger la dette étudiante à travers le pays. Au Québec, les prêts étudiants sont gérés par le provincial. Donc cela ne touche pas vraiment les jeunes d'ici ", déclare-t-il.

" Le service de garderies communautaires pancanadien est en fait un programme copié-collé de celui du Québec. Dans ce cas aussi, donc, on se demande quels seront les bénéfices pour les Québécois, cette fois-ci pour les jeunes parents ", s'interroge M. Delisle, qui conteste également " les dépenses gigantesques du budget ".

Le prix de la relance économique

La firme qui emploie Patrick Delisle relève qu'il n'y a aucun plan pour un retour à l'équilibre budgétaire. " On parle de déficits importants pour les trois prochaines années financières et d'une lourde charge que cette génération mettra sur les épaules de la prochaine ", confie-t-il.

Par contre, les jeunes peuvent se réjouir du désir du gouvernement de freiner l'investissement immobilier par les non-résidents. Le budget propose de créer une taxe sur les immeubles vacants qui sont détenus par des étrangers. Selon M. Delisle, cela favoriserait le partage de la richesse et faciliterait l'accès à la propriété pour les jeunes Québécois.