Un débat électoral municipal dans Sainte-Marie sous le signe du logement et de l’environnement
L’accès au logement social et la transition écologique figurent parmi les priorités des candidats au poste de conseiller de la Ville du district de Sainte-Marie à Montréal.
C’est au Centre Saint-Pierre que se sont affrontés mardi soir Sophie Mauzerolle, conseillère sortante de Projet Montréal, et Daniel Vaudrin, candidat pour Ensemble Montréal, lors d’un débat électoral organisé par la Table de développement social (TDS) Centre-Sud.
Les aspirants conseillers de la Ville ont débattu autour de quatre questions phares touchant les citoyens du quartier Sainte-Marie : le vivre-ensemble, l’environnement, l’aménagement urbain et le logement.
D’un commun accord
Devant un public d’une trentaine de personnes, le débat s’est déroulé dans un ton léger, sans prise de bec importante entre les deux candidats.
Questionnés d’abord sur la façon de mieux protéger les femmes lesbiennes qui habitent le quartier — considérant que 80 % d’entre elles auraient vécu au moins une forme de violence au cours de leur vie, d’après le Réseau des lesbiennes du Québec —, les candidats se sont mis d’accord sur leur volonté d’augmenter le financement des organismes LGBTQ+ qui œuvrent dans le quartier. Le candidat d’Ensemble Montréal a renchéri en proposant la mise en place de formations sur le harcèlement de rue.
Interrogées ensuite sur l’environnement, les priorités des candidats concernant cet enjeu se recoupent également, à savoir le verdissement du quartier, la mise en place de ruelles vertes et l’aménagement de jardins communautaires.
Aménagement urbain
Selon le tracé du Réseau express métropolitain, six stations aériennes devraient être construites dès 2023 dans le quartier Centre-Sud. Plusieurs citoyens inquiets des impacts sur leur milieu de vie ont interrogé les candidats sur leur position face au projet.
Mme Mauzerolle dit se réjouir de cet investissement majeur en transport en commun, mais elle ne l’accueille pas à n’importe quel prix. « Je vais m’assurer qu’on ait des consultations publiques pour que la population puisse poser des questions. Ça prend une acceptabilité sociale », a-t-elle tranché. M. Vaudrin a, quant à lui, promis de financer des « études indépendantes » sur l’impact du REM dans le quartier.
Là où le bât blesse
C’est en abordant le thème du logement que la candidate sortante Sophie Mauzerolle s’est montrée la plus passionnée. « Il y a eu du laxisme dans les dernières années quant au droit fondamental de se loger. Ce n’est pas vrai que le marché s’autorégule », a-t-elle lancé après avoir été questionnée sur ses solutions face à la crise du logement.
La candidate a souligné l’initiative de Projet Montréal ayant mis en place en avril dernier le règlement pour une métropole mixte, mieux connue sous l’appellation « 20-20-20 ». Il contraint les promoteurs à inclure dans leurs projets immobiliers 20 % de logements sociaux, 20 % de logements abordables et 20 % de logements familiaux de trois chambres et plus. Au-delà de cette réglementation — qui n’était qu’une « première étape » —, son parti promet la mise en place de 60 000 logements sociaux s’échelonnant sur dix ans.
Son adversaire d’Ensemble Montréal a riposté en critiquant vivement cette règle « 20-20-20 ». M. Laurin estime que cette initiative amène plusieurs promoteurs, refusant de se plier à de telles exigences, à déserter l’île de Montréal et d’ainsi créer de l’étalement urbain. Du côté de son parti, on propose 50 000 logements sociaux qui seraient construits au cours des quatre prochaines années.