Un artiste grandeur nature
Louis Pelletier utilise l’art contemporain pour exposer la surconsommation dans le monde artistique
L’artiste Louis Pelletier a choisi le minimalisme et l’utilisation de matières recyclées, naturelles et réutilisables pour conscientiser le public à travers ses œuvres.
L’artiste utilise tout ce qu’il peut trouver de naturel, comme des mixtures végétales, qu’il combine avec les éléments de son corps pour obtenir des éléments visuels surprenants. « T’as pas besoin du tube de peinture du Omer Deserres pour faire quelque chose de beau. Je prends beaucoup de fierté à créer de A à Z mon œuvre, peinture incluse », renchérit-il.
Le Québécois est aussi connu pour les nombreuses murales qu’il a peintes. Il se doit toutefois d’appliquer une méthode de travail plus traditionnelle pour ce genre de projets. Cela ne pose pas de problème à Louis. Lorsqu’il a besoin de peinture qu’il ne peut créer, il fait du porte-à-porte pour accumuler des fonds de pots de peinture qu’il utilise pour son compte.
Présentement, il travaille sur un projet de peinture murale en collaboration avec un organisme d’agriculture urbaine, le Shop agricole, à Saint-Jean-sur-Richelieu. « C’est une toile de 18 pieds de large sur 10 pieds de haut qui sera faite sur du coton biologique que j’aurai tissé. La toile va être mise dans une serre avec des légumes biologiques, donc évidemment, j’utiliserai le moins de produits avec des émanations chimiques », ajoute Louis. Par exemple, pour vernir son œuvre, Louis broiera des nerfs de lapin, qu’il mélangera avec de l’eau pour créer une sorte de colle qui vernit très bien. C’est une technique ancestrale souvent utilisée par l’artiste.
Le Shop agricole est le genre d’organisme que M. Pelletier recherche, car il rejoint ses valeurs artistiques et l'aide à développer son art. « Pour moi, tout est une question de créer ce dont tu as besoin. Pour l’art comme pour manger, il faut sortir de la surconsommation, et ça prend des gens pour montrer que c’est possible de faire quelque chose de bien avec ce qui nous entoure », conclut-il.



