Trois solutions pour un réseau efficace et attrayant

DOSSIER: Repenser le transport en commun. Améliorer les installations existantes, c’est possible.

Trois solutions pour un réseau efficace et attrayant
Le système Opus est utilisé par la plupart des sociétés de transport québécoises. Charles Seguin, L’Atelier

Le réseau de transport collectif de la région métropolitaine de Montréal pourrait, en misant sur l’efficacité et l’accessibilité, regagner le cœur de ses anciens usagers.

Entendre encore une fois « un objet tombé sur la voie cause un ralentissement de service » ou faire la file devant les bornes de recharge au début du mois pourraient être choses du passé grâce à ces solutions.

Validation

Le système de carte à puce rechargeable Opus, qu’utilisent toutes les sociétés de transport de la région métropolitaine, a été implanté en 2008. Il permet de stocker jusqu’à quatre titres de transport unitaires ou mensuels et de les valider au contact d’une borne.

Les titres de transport doivent être chargés dans un point de vente officiel, aux bornes de recharge libre-service, avec un lecteur personnel, vendu 20$, ou auprès d’un agent à la billetterie. Au début de chaque mois, beaucoup d’usagers font la queue pour recharger leur carte Opus.

Le 7 mars dernier, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a lancé un appel d’offres « en vue d’acquérir une solution qui simplifiera l’accès aux services de transport collectif en permettant aux usagers d’acheter des titres de transport sur leur carte OPUS avec leur téléphone intelligent ». L’ARTM prévoit gagner en efficacité et permettre aux usagers une plus grande flexibilité.

Plusieurs sociétés de transport remplacent les anciennes bornes de validation, maintenant âgées de 15 ans, par de nouvelles plus modernes. Selon la Société de transport de Montréal, STM, celles-ci permettent « d’accélérer l’embarquement ». Ces bornes sont compatibles avec la communication en champ proche (souvent appelée NFC), ce qui permettra, de payer directement par carte ou de valider un titre avec son téléphone intelligent «lorsque l’infrastructure technologie sera mise en place».

Le paiement par téléphone intelligent et par carte de crédit est déjà implanté dans le réseau de la Société de transport de Laval, selon qui « le paiement sans contact permet un geste spontané et fournit une réponse simple aux principaux freins à prendre l’autobus ».

Accessibilité

À Montréal, les passagers à mobilité réduite ou qui transportent une poussette peuvent se déplacer entre 25 des 68 stations de métro. L’absence d’ascenseurs dans les stations de la Rive-Sud et dans la quasi-totalité des stations de la ligne bleue limite leurs possibilités de déplacements.

L’entièreté du réseau d’autobus de la STM est accessible pour les personnes à mobilité réduite, grâce à des arrêts adaptés et à des rampes d’accès équipées sur chaque véhicule. L’embarquement demeure périlleux, en raison de la faible utilisation de l’équipement et le manque d’expérience du personnel.

L’accessibilité aux autobus n’est cependant pas universelle ailleurs dans la région métropolitaine, où seulement certaines lignes sont adaptées. Les personnes à mobilité réduite sont des clients potentiels et leur accès au transport collectif demeure limité.

Portes palières

Pour limiter les interruptions de service du métro, la STM songe depuis longtemps à installer des portes palières sur les quais de certaines stations. Ces portes automatiques bloquent l’accès aux rails et s’ouvrent en même temps que les portes du train. En empêchant les objets ou les personnes de tomber sur les rails, la fréquence des ralentissements
de service est réduite.

Ce système est installé dans beaucoup d’autres grandes villes, comme Paris, et sera en service sur tous les quais du nouveau Réseau express métropolitain (REM).

En 2018, la STM envisageait d’installer des portes palières dans 13 stations choisies stratégiquement. Du financement avait même été accordé. Cependant, la pandémie a eu raison du projet, qui ne verra pas le jour avant 2031, selon le quotidien The Gazette.