Le traumatisme craniocérébral : tous à risque et à sensibiliser

La Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral (TCC) sensibilise, pour une 19e édition, la population aux répercussions d'un traumatisme pouvant toucher n'importe qui, mais qui est pourtant encore méconnu pour plusieurs. 

Le traumatisme craniocérébral : tous à risque et à sensibiliser
Ne te laisse pas tomber, thématique de la 19e édition de la Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral (TCC.QC)

Par Britanie Sullivan

« Le premier obstacle vécu par les personnes ayant un traumatisme craniocérébral (TCC) est que celui-ci est inattendu. Il n'y a personne qui s'attend à vivre cela », fait part Marjolaine Tapin, directrice générale du Regroupement des associations de personnes traumatisées craniocérébrales du Québec, communément appelé Connexion TCC.QC.

« Nous travaillons principalement avec des gens qui ont un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère [une commotion cérébrale est un traumatisme craniocérébral léger, NDLR]. Les séquelles varient étant donné que chaque TCC est unique en fonction du type d'accident et de la sévérité de celui-ci. Des troubles d'insomnie, des symptômes dépressifs, de l'anxiété, de la fatigabilité et de l'irritabilité, des maux de tête, des pertes de mémoire et de l'équilibre font partie des séquelles possibles. »

Que ce soit un accident de la route, de travail ou même dans un cadre sportif, un TCC peut rapidement survenir. La chute demeure néanmoins l'accident qui mène le plus souvent à un traumatisme craniocérébral. Pour cette édition annuelle de la Semaine québécoise du TCC, Ne te laisse pas tomber a ainsi été la thématique choisie. Cette dernière a d'ailleurs un double sens.

« C'est surtout pour les personnes [ayant subi un tel traumatisme]. De ne pas se laisser tomber elles-mêmes. Elles voient qu'il y a beaucoup de changements dans leur vie et que ce n'est pas toujours facile. Il y a des gens qui sont entourés de leur famille, mais il y en a d'autres que tout cela va craquer en mille morceaux. Des personnes peuvent se retrouver en conflit avec leur conjoint ou leur conjointe. Avec leurs enfants aussi. Il y a des gens qui se retrouvent vraiment seuls », souligne Stéphanie Jourdain, membre du comité organisationnel de la Semaine québécoise du TCC et directrice générale de l'Association des handicapés adultes de la Côte-Nord, soit l'une des 13 associations régionales membres de Connexion TCC.QC.

Des préjugés à déconstruire

Un handicap invisible a également été l'une des thématiques annuelles de la Semaine québécoise du TCC. « C'est l'une des choses qui ressort le plus de la part des personnes ayant ce genre de traumatisme. Elles nous disent être mal comprises par la société. Certaines d'entre elles ont des difficultés d'élocution et des gens penseront qu'il s'agit d'une déficience tandis que ce n'est pas le cas. D'autres personnes avec un traumatisme craniocérébral auront des problèmes d'équilibre et des gens penseront qu'elles sont en état d'ébriété. La population peut ainsi mal interpréter les séquelles des personnes touchées », illustre Marjolaine Tapin.

« Que ce soit aussi en raison de leur compréhension de l'information. Lorsqu'il est nécessaire de nommer des choses, ce n'est pas tout le monde ayant un TCC qui va être capable d'utiliser les bons termes. Certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à y arriver puisque la connexion au cerveau permettant de nommer le bon mot n'est plus tant là. Ainsi, ce qu'elles veulent dire va être exprimé à l'aide d'autres termes. M. et Mme tout le monde n'auront pas nécessairement la compréhension [de ce genre de séquelle et] du traumatisme craniocérébral », ajoute Francine Chalifoux, directrice générale de l'organisme Le Pilier qui est l'Association des traumatisés crâniens de l'Abitibi-Témiscamingue, l'une des 13 associations régionales également membres de Connexion TCC.QC.

« Un traumatisme craniocérébral, ça change des vies. Nous pouvons donc nous amuser, mais tout en étant prudent! », conclut-elle.