Les employés du système de santé publique disent non à la privatisation
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a dévoilé mardi matin ses revendications en vue des prochaines élections. Elle affirme entre autres qu'un système de santé 100 % public est nécessaire pour l'épanouissement de la société.
Par Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo
«Oui on parle de nos membres, nos travailleurs qui sont dans le réseau, mais c'est beaucoup plus grand.» affirme M. Réjean Leclerc, président de la fédération, «On est à un niveau sociétal».
Parmi les partis politiques, la Coalition avenir Québec et le Parti libéral ont notamment promis un meilleur soutien aux cliniques privées.
M. Leclerc assure aussi que la FSSS a à cœur l'intérêt général de la population et les biens communs.
"L'entreprise privée ne peut pas venir en compétition avec le secteur public", poursuit-il. "Parce qu'on parle de la santé des gens qui a un impact direct sur la productivité et le développement d'une société."
Il est d'avis aussi que le volet de démocratisation ne s'inscrit pas dans une démarche de privatisation : "L'équilibre n'est plus. Il y a trop de privé. Présentement, ce qu'on observe, c'est que les entreprises privées profitent du bon côté de la maladie ou des soins."
Il explique que les cas complexes restent dans le domaine public sans les ressources liées et que les cas plus légers entraînant moins de frais et plus de rentabilité, demeurent en secteur privé.
Le président de la fédération dit également que l'impression qu'on essaie de donner à la population que le privé va aider le système est fausse. Au contraire, cela cannibaliserait les ressources humaines, à son avis.
"Nous ce qu'on dit, c'est que tant qu'à payer un profit, tant qu'à générer un bénéfice pour une entreprise privée, prenons seulement le bénéfice et injectons-le dans le secteur public pour bonifier les conditions de travail des employés." suggère-t-il.
La FSSS-CSN revendique également de meilleures conditions de travail et des meilleurs salaires. De plus en plus de professionnels quittent le public pour le privé, ce qui augmente les listes d'attente au public.
M. Leclerc précise également que ce n'est pas un débat dans un contexte électoral, car il dure depuis plusieurs années et qu'ils n'ont jamais vu autant de privé dans le secteur public de la santé. "Les listes d'attentes sont encore tout aussi longues sinon plus" partage-t-il.
Pour ce qui est des autres organisations, le président de la FSSS-CSN affirme qu'elles devront à un moment ou un autre invariablement se positionner aussi.
L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) n'a pas commenté sur le sujet.
En octobre prochain, la FSSS-CSN, qui regroupe plus de 120 000 membres, sera en négociation. "Il faut passer à l'action cet automne pour concrètement améliorer les conditions de travail des employés" termine-t-il. "Il faut le faire".