Simon Brind'Amour invoque l'homicide involontaire
L'accusé témoignait en cour aujourd'hui devant des membres du jury
L'homme de 39 ans a témoigné au Palais de Justice de Montréal dans son procès pour meurtre au deuxième degré et outrage à un cadavre. Son avocat, Me Maxime Raymond, a invoqué la notion d'intention, qui dans ce cas-ci, serait absente. M. Brind'Amour tente donc d'être jugé pour homicide involontaire.
Simon Brind'Amour a avoué via texto à son ex-copine Sandra Cormier avoir battu la victime, Josiane Arguin, à coups de bâton de baseball. Il aurait ensuite passé trois jours consécutifs avec la dépouille, avant de la nettoyer et de l'envelopper dans du papier plastique. Après huit jours, l'accusé aurait tenté de se débarrasser du corps en le déposant dans un sac de hockey et en l'amenant avec lui dans l'autobus.
C'est Sandra Cormier, son ex-conjointe de 13 ans, qui l'a dénoncé à la police suite à ses aveux via texto. L'accusé a ensuite été arrêté le 1er novembre 2018, et a confessé au meurtre.
Des problèmes qui perdurent
Selon l'avocat de M. Brind'Amour, Me Raymond, l'accusé aurait agi en raison d'une combinaison de deux facteurs distincts: d'importants problèmes financiers et une consommation excessive d'alcool et de drogues. Ce problème de consommation ne semble pas avoir été exacerbé par la victime si l'on se fie aux dires de l'ex-copain de celle-ci, Frédérick Maloney, qui a partagé sa vie de 2014 à 2016.
« Elle consommait régulièrement de l'alcool, possiblement à tous les jours », a-t-il témoigné mercredi. Lorsque questionné sur les problèmes engendrés par sa consommation excessive, M. Maloney a peint un tableau plus que révélateur : « Elle se désorganisait et c'était dur à gérer. Elle s'est attaquée une fois à moi, elle m'a poussé. »
« Elle ne méritait pas de mourir comme ça. C'est dégueulasse. » - Ginette Gilbert, tante de la victime
Une défense particulière
À la surprise de l'avocat de la poursuite, Me Raymond, lors de la déclaration d'ouverture de la défense, a tenté d'expliquer le meurtre par une combinaison intéressante: celle du cerveau humain et de l'intention.
« Le cerveau humain est complexe, et parfois, un cerveau, ça craque. Il y a eu un court-circuit dans l'esprit et le cerveau de M. Brind'Amour », explique-t-il aux membres présents dans le tribunal.
Ce n'est cependant par sur cet argument que reposera leur défense, mais plutôt sur la présence ou non de l'intention derrière le meurtre.
« L'intention, c'est une exigence très importante. [Elle est] requise par le droit criminel », a expliqué Me Raymond. Ce dernier a ajouté que sans cette dernière, les accusations de meurtre au deuxième degré devraient être modifiées pour homicide involontaire.
La procureure, Me Katherine Brabant, s'est dite très surprise de cette tournure lors d'une discussion à huis clos avec la juge et l'avocat de la défense.
Le procès se poursuit aujourd'hui au Palais de Justice de Montréal. Le témoignage et l'interrogatoire de l'accusé, Simon Brind'Amour, se poursuivront donc mercredi le 14 octobre à partir de 9h30.