SAQ : retour aux négociations

SAQ : retour aux négociations
Noémie Rochefort, L'Atelier

Au lendemain du rejet de l'entente de principe par les syndiqués de Société des alcools du Québec (SAQ), les parties retourneront à la table de négociations mercredi, promettant de ne faire aucun débrayage.

« À l'approche des Fêtes, nous voulons que l'ensemble des Québécois et Québécoises aient accès aux produits de la Société des alcools du Québec et nous nous engageons donc dès demain dans de nouveaux pourparlers intensifs avec la direction », a déclaré le conseiller syndical des employés, Michel Gratton, par voie de communiqué.

Lundi, 86 % des 780 employés de la SAQ avaient voté contre l'entente de principe proposée par les comités de négociation. La grève est encore suspendue et ne reprendra pas pendant les nouvelles séances de négociations.

Rappelons qu'en octobre dernier, les employés de la SAQ avaient voté à 94 % pour des moyens de pression qui ont mené à une grève illimitée, ce qui a entraîné une importante pénurie de stock dans les différentes succursales de la SAQ.

Manque d'écoute des dirigeants

Le président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la SAQ, Joël Latour, avait expliqué à l'époque qu'il existait une grande animosité entre les deux clans.

« La direction nous pousse à la grève. Il y a un tel manque de respect pour ces syndiqués que la SAQ n'arrive pas à retenir sa main-d'œuvre. Les salaires ne sont plus compétitifs et ceux et celles qui restent sont forcés de faire tellement d'heures supplémentaires que leur santé et leur sécurité sont en danger », a dit M. Latour.

Les employés de la société d'État, dont le service est jugé essentiel depuis le printemps 2020, auraient connu une dernière année très difficile selon lui.

Élan pour les marchands d'alcool

La grève des employés de la SAQ ne fait pas que des perdants. Les perturbations dans les SAQ incitent les amateurs de microbrasseries québécoises à se tourner vers les épiceries fines et autres commerces vendant de l'alcool québécois pour emplir leur bar et leur cellier au grand bonheur de ces derniers.

Selon Patrice Lavoie, propriétaire de l'épicerie fine Veux-tu une bière?, cet engouement pour les produits québécois, le vin en particulier, s'explique non seulement par la pénurie de stock à la SAQ, mais aussi par la crise sanitaire.

Consommer local

« Au début de la pandémie, il y a eu l'annonce de François Legault qui encourageait les gens à consommer local, qui a beaucoup aidé. Il y a aussi le fait que le vin québécois est en pleine expansion, il y a plus de vignobles et plus d'intérêt », a expliqué M. Lavoie.

Patrice Lavoie explique que la vente de ses bières de microbrasseries n'était pas très touchée par la grève à la SAQ.

« Elle ne vend presque pas de bières de microbrasseries québécoises. Elle se concentre plus sur des produits internationaux nichés, ce qui n'est pas nécessaire compte tenu du fait que l'intérêt [des produits internationaux] est assez faible comparativement au vin », a-t-il expliqué. Il a également mentionné la grande sélection de bières québécoises, ce qui est un important atout comparativement au vin québécois.

« Il y a des types de vins qui ne peuvent pas être faits au Québec à cause d'un terroir limité, alors que, pour la bière, il n'y a rien que l'on ne puisse pas faire, il n'y a pas une sorte de bière qui oblige le client à aller regarder la sélection d'un pays en particulier parce qu'au Québec, on fait de tout, il y a une grande variété de bières », a déclaré M. Lavoie.

Gros volumes pour la SAQ

Il a également expliqué que le produit québécois ne produit pas le volume voulu par la société d'État. "La SAQ recherche des bières qui ont un gros volume, alors que le volume du produit québécois est plus petit, plus rare. Ça fait en sorte qu'on n'est pas vraiment en compétition avec la SAQ au chapitre des bières de microbrasserie. C'est plus une question de préférence et de substitution. »