Quête de parité au cinéma

L’univers du long métrage de fiction s’ouvre aux réalisatrices québécoises, qui ont signé plus de films en 2019 que jamais auparavant.

Quête de parité au cinéma
Camille Cusset, L'Atelier

La proportion de réalisatrices québécoises a augmenté en 2019, selon les résultats de l’étude Qui filme qui?, menée par trois chercheuses en collaboration avec l’organisation Réalisatrices équitables.

Francine Descarries, Anna Lupien et Anouk Bélanger se sont basées sur un corpus de 49 longs métrages de fiction, sortis en salle en 2018 et en 2019, pour dresser un portrait de la profession de réalisatrice au Québec.

Sur l’ensemble de ces films, 25 ont été réalisés par des femmes. « En 2011, 7 fictions avaient été réalisées par des femmes. On constate aussi que le nombre de femmes réalisatrices a doublé, même s’il y a encore du chemin à parcourir », a déclaré la réalisatrice et chercheuse Anna Lupien. Cette évolution est la conséquence des mesures de parité instaurées ces dernières années.

Une touche féminine

L’étude a également permis de mettre de l’avant des constantes particulières présentes dans les films réalisés par des femmes, en comparaison à ceux réalisés par leurs confrères masculins.

Ainsi, on constate que les personnages mis en scène par des femmes sont dotés d’une complexité plus profonde ainsi que d’une plus grande diversité.

Anna Lupien ajoute : "On a beaucoup plus de premiers rôles féminins maintenant que les femmes sont mieux représentées dans l’industrie."

Discrimination budgétaire

Les organismes de financement opposent des obstacles aux réalisatrices qui ont besoin de fonds.

"Ils veulent investir sur des gens qui représentent peu de risques selon leurs critères. Il y a tellement de filtres par lesquels les femmes doivent passer avant d’obtenir des fonds", dit Isabelle Hayeur, ex-présidente de Réalisatrices équitables.