Procès d'un policier pour l'homicide involontaire de Bony Jean-Pierre
La première journée du procès de Christian Gilbert se tenait aujourd'hui le 10 novembre 2020, au Palais de justice de Montréal.
Le lieutenant-détective du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Érick Lavallée, a témoigné pendant le procès de Christian Gilbert pour homicide involontaire au Palais de justice de Montréal, ce mardi, et a raconté les détails de l'opération policière qui a mené au décès de Bony Jean-Pierre le 31 mars 2016.
L'opération s'est bâtie en deux jours. L'enquêteur principal du dossier, M. Lavallée, raconte les procédures qui ont conduit les policiers du SPVM et du groupe tactique d'intervention (GTI) à se rendre au 6330 rue Arthur-Chevrier, à Montréal-Nord. Un enquêteur infiltré, qui a acheté de la marijuana à deux des 12 suspects qui ont été arrêtés cette soirée-là, aura été nécessaire pour le bon déroulement de la procédure.
Selon M. Lavallée, l'évaluation des risques a démontré que la présence du GTI était nécessaire pour cette opération, puisque les risques étaient de niveau « modéré ». Certains suspects avaient des « profils criminels » liés aux armes à feu, selon Érick Lavallée.
M. Lavallée mentionne qu'il y avait environ dix membres de la GTI présents lors de cette opération. Les consommateurs de stupéfiants étaient non identifiables, selon le lieutenant-détective, parce que la majorité portait des casquettes ou des capuchons, ce qui cachait leur visage.
Déroulement des faits
Vers 15:30, une réunion se tenait derrière le Wal-Mart de Montréal-Nord, entre les membres du GTI et du SPVM, afin de parler du déploiement qui avait lieu 40 minutes plus tard. Quatre véhicules policiers ont été réquisitionnés lors de l'opération et les policiers ont entre autres discuté de leur emplacement et du positionnement tactique de l'équipe.
Les policiers étaient habillés en tenue civile, mais portaient une casquette et une veste pare-balle marquée « police ». Chacun transportait des menottes, une arme à feu et du poivre de cayenne.
Une fois entré à l'intérieur du bloc-appartements, M. Lavallée s'est installé dans la cage d'escalier entre deux étages. Le témoin ajoute que certains des appartements communiquaient entre eux et qu'il voulait s'assurer que ses collègues étaient en sécurité.
Quelques minutes plus tard, l'appartement était sécurisé. Selon les rapports de M. Lavallée, les policiers ont saisi plus de 750$ en argent comptant, des téléphones cellulaires, des cartes de crédit contrefaites et près d'une centaine de grammes de marijuana sur les suspects. Six personnes ont été libérées sur les lieux, tandis que six autres ont été arrêtées.
Quant à Bony Jean-Pierre, il s'est sauvé par la fenêtre avant d'être atteint par une balle à la tête. Il avait 3,5 grammes de marijuana en sa possession.
Quelque temps après, Érick Lavallée apprenait que M. Jean-Pierre était recherché dans une autre province, sans toutefois pouvoir se souvenir laquelle.
M. Lavallée connait bien Montréal-Nord, puisqu'il travaille dans ce secteur depuis 20 ans. Il explique que c'est un quartier dangereux, à cause des gangs de rues qui s'y trouvent. Érick Lavallée précise que les rues Pascal et Lapierre sont reconnues au sein des corps policiers pour le trafic de stupéfiants. Selon M. Lavallée, des coups de feu retentissent souvent dans ces rues et le crime organisé y est omniprésent.
Érick Lavallée était patrouilleur de 2000 à 2005, pour ensuite devenir enquêteur jusqu'en 2008. Il est devenu superviseur l'année suivante, avant de devenir enquêteur dans le secteur de gangs de rues jusqu'en 2017, pour finalement occuper le poste de lieutenant-détective.