Procès du youtubeur LAMZ : le verdict est attendu en juin prochain
Lamine Zidani risque jusqu'à six mois de prison pour voies de fait et menaces.

La juge Katia Léontieff a donné rendez-vous à Lamine Zidani, plus connu sous le nom de LAMZ, le jeudi 3 juin 2021 à 14 h pour son verdict : il risque jusqu'à six mois de prison pour une blague diffusée sur internet en octobre 2018 et perçue comme humiliante.
Ce n'est pas un exemple à montrer« - Me Maryse Paquette
Au cours de l'heure et demie d'audience, le youtubeur de 24 ans a tenté de se défendre à l'aide de son avocat, Me Antonio Cabral.
Mardi matin, le jeune homme aux plus de 443 000 abonnés était attendu à la cour municipale de la Ville de Montréal.
Accusé de voies de fait, il avait précédemment plaidé coupable pour avoir donné de petits coups sur les lobes d'oreilles de passants.
Une défense mise à mal
Ayant travaillé comme agent de sécurité, il a vu son permis révoqué en 2018. Il avait suivi une formation pour travailler chez Garda deux ans plus tôt, en 2016.
Il a notamment apporté au tribunal son diplôme d'agent de sécurité avec Garda, son formulaire d'inscription au cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et sa carte du Bureau de la sécurité privée (BSP) pour prouver sa détermination à réintégrer le monde du travail.
Pourtant, la procureure municipale, Maryse Paquette, a trouvé que la défense n'était pas assez préparée et que M. Zidani n'avait toujours " pas compris la gravité de ses gestes ".
Les contradictions sont nombreuses, le youtubeur a suivi le mauvais cours de RCR en décembre 2019, et n'a pas cherché à changer la donne. " Je me suis fait avoir. Je pensais avoir fait la bonne formation ", a-t-il lancé.
Pourtant, il a reconnu n'avoir payé aucuns frais pour sa carte du BSP - pourtant valide jusqu'à la fin de juillet 2021 - " depuis des mois " puisqu'il n'avait pas suivi le bon cours.
Une peine trop sévère ou trop légère
L'avocat du youtubeur a affirmé vouloir " une peine dissuasive " pour que le jeune homme apprenne de cette erreur, sans trop le punir. Il a demandé une absolution conditionnelle, c'est-à-dire que son client serait reconnu coupable, mais qu'il ne serait pas bénéfique pour la société de le condamner ou de lui donner un casier judiciaire.
Cette décision l'empêcherait de travailler pendant trois ans. L'avocat souhaite que son client réintègre un poste d'agent de sécurité d'ici trois ans, plutôt que de se voir attribuer un casier judiciaire.
En plus de l'absolution conditionnelle, Me Cabral était en accord avec les 240 heures de travaux communautaires réclamées, qui n'affecteraient pas autant sa carrière que six mois derrière les barreaux. " C'est débattable ", a estimé l'avocat.
Me Paquette prônait quant à elle une peine punitive qui " servirait d'exemple ". Les vidéos diffusées par M. Zidani sont vues par des millions de personnes et " ce n'est pas un exemple à montrer ", s'est-elle exclamée.
La procureure municipale pense qu'un agent de la sécurité se doit d'être irréprochable concernant des gestes qui peuvent être qualifiés de voies de fait. "Oui, il y a des blessures psychologiques", a-t-elle souligné, la gorge nouée.
Me Paquette a terminé en disant que " l'intérêt véritable [pour réintégrer un poste d'agent de sécurité] n'est pas démontré. Une absolution n'est pas la solution ".