Primes aux infirmières : un lien de confiance « brisé » entre la CAQ et les soignantes, selon Québec solidaire
La déconnexion entre le gouvernement Legault et les infirmières « n’a jamais été aussi flagrante », selon le porte-parole de Québec solidaire (QS) Gabriel Nadeau-Dubois, qui a critiqué la mesure de primes aux infirmières annoncée par la Coalition Avenir Québec (CAQ) la semaine dernière, lors d’un point de presse tenu à Québec mardi matin.
M. Nadeau-Dubois, aux côtés de la co-porte-parole de QS Manon Massé, a dénoncé le manque d’écoute de la CAQ face aux revendications des professionnelles de la santé.
Lorsqu’on lui a demandé si le coût total d’un milliard de dollars que représente la mesure de prime aux infirmières était du « gaspillage », le porte-parole de QS a affirmé qu’il ne dénoncera jamais une mesure visant à mieux payer les femmes en santé. Le problème, selon lui, est que cette mesure ne s’attaquerait pas aux raisons qui poussent les infirmières à quitter le réseau.
Il a rappelé que les infirmières ont besoin d’une conciliation travail-famille, de meilleures conditions de travail et de la fin du temps supplémentaire obligatoire. « Ce qui est brisé entre le gouvernement et les soignantes, c’est le lien de confiance », a-t-il lancé.
Le manque d’écoute de la CAQ
« Le réseau est frappé de plein fouet par la pandémie, mais ce n’est pas nouveau », soutient Sébastien Collard, secrétaire général du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux. Il juge que la mission des services de santé a été historiquement « mal traitée » par le gouvernement, en mentionnant les coupes budgétaires des dernières années et le manque de reconnaissance envers les infirmières.
La mauvaise compréhension du premier ministre, François Legault, face aux besoins des infirmières illustre la déconnexion qu’a évoquée le porte-parole de QS, estime M. Collard. Il rappelle que les infirmières ciblées par la prime de 15 000 $ annoncée par le gouvernement sont pour la plupart épuisées ou retraitées et ne veulent pas nécessairement travailler à temps plein dans le réseau de la santé.
Il souhaite que la CAQ fasse preuve de plus d’écoute face au personnel du réseau, mais il avoue qu’il « ne voit pas de signe en ce sens » en ce moment.
Joyce Echaquan : un an plus tard
Mme Massé a aussi profité du point de presse pour rendre hommage à Joyce Echaquan, Atikamekw décédée il y a un an à l’hôpital de Joliette. Elle a offert ses sympathies à sa famille ainsi qu’à l’ensemble des Premières Nations.
La porte-parole de QS a rappelé que le gouvernement Legault devait reconnaître l’existence du racisme systémique au Québec. « Si le bon diagnostic n’est pas posé, rien ne peut changer », a-t-elle déclaré.