Pour l'amour de l'art et de Jean Dallaire

La galerie d’art René Gagnon rassemble dans le cadre de l’exposition L’Évènement Dallaire près de 70 œuvres originales du célèbre artiste québécois, y compris une série de peintures sur planche inédite de l’ONF et des œuvres encore jamais présentées au Canada.
Marc Durand, directeur de la galerie René Gagnon et commissaire d’exposition, a réussi à mettre la main sur une série de planches intitulée Comment dessiner une carte, qui n’avait jamais quitté l’Office national du film. Grâce à l’un des fils de Jean Dallaire, Michel Dallaire, ce dernier a convaincu l’ambassadeur de l’ONF de prêter les planches à la galerie intimiste située dans le Vieux-Montréal. On peut aussi admirer les planches ayant servi à la réalisation du film Cadet Rouselle et des peintures jamais exposées au pays.
M. Durand ne connaissait pas Dallaire, mais a tout de suite été charmé en découvrant son style non conformiste. « Quand j’ai découvert Dallaire, je suis tombé amoureux », admet-il. En association avec les fils de Dallaire, l’homme a rassemblé des œuvres provenant de plusieurs collections privées, incluant un tableau fourni par Luc Dionne, qui est aussi le président d’honneur de l’exposition.
Célébrer l’héritage de Dallaire
Le petit-neveu de Dallaire, Brent McRoberts Dallaire, qui a d’ailleurs fourni 13 œuvres de sa collection personnelle pour l’exposition, s’est donné pour mission de récupérer les œuvres de son grand-oncle dans le but de célébrer l’héritage de la courte carrière du peintre et illustrateur. « J’ai vécu avec ces œuvres-là depuis mon enfance. Ces tableaux [sont] des pièces sentimentales. Tu pourrais m’offrir 100 000 $, je ne les vendrais pas », raconte-t-il.
M. McRoberts Dallaire recommande aux visiteurs d’interpréter les tableaux et les illustrations à travers trois lunettes représentant trois périodes phares de la vie de l’artiste : « Un, l’impact que l’Église a eu sur lui. Deuxièmement, ses quatre ans d’internement au camp Saint-Denis lorsqu’il a été arrêté par les Allemands, puis sa période en France », énumère-t-il.
Marc Durand et Brent McRoberts Dallaire sont d’avis que le style indéfinissable de Dallaire est accessible à tous. Ils invitent les curieux tout comme les amateurs d’art à venir découvrir l’exposition qui a lieu du 21 septembre au 10 octobre prochain.
Un peintre sans étiquette
Né le 9 juin 1916 à Hull et mort le 27 novembre 1965 à Vence, en France, Jean-Philippe Dallaire est considéré par plusieurs comme un des grands artistes québécois du XXe siècle. Les œuvres du peintre libre-penseur, dont la carrière s’est arrêtée abruptement à 49 ans à la suite de complications médicales liées à l’alcoolisme, témoignent d’influences stylistiques variées (cubisme, surréalisme, fauvisme, réalisme) et sont reconnues pour la finesse du dessin et l’utilisation de la couleur.