Futur Conseil des ministres : des députés qualifiés, des choix déchirants

Le succès au scrutin de la Coalition avenir Québec (CAQ) le 3 octobre dernier lui a permis de décrocher 19 nouveaux députés qui viendront rejoindre ses rangs.

Futur Conseil des ministres : des députés qualifiés, des choix déchirants
François Legault, chef de la Coalition avenir Québec, célèbre sa victoire au scrutin le 3 octobre dernier. (Alexis Aubin, AFP)

Par Marie-Ève Godin

À l'approche de la formation d'un nouveau Conseil des ministres, la parité hommes-femmes, la distribution régionale des ministres et les candidats vedettes viendront complexifier la sélection menée par le premier ministre. Aperçu de la situation avec une experte en science politique.

Joanie Bouchard, professeure en science politique à l'Université de Sherbrooke, considère que le premier ministre François Legault possède «un bon bassin dans lequel choisir les candidats» aux postes de ministres provinciaux. L'étendue de ce bassin, explique-t-elle, compliquera cependant la tâche, puisque certaines régions, comme celle de la Communauté métropolitaine de Montréal, sont sous-représentées parmi les députés de la CAQ.

Le premier ministre devrait ainsi montrer un certain souci d'équilibre entre les différentes régions représentées par les députés appointés au Conseil des ministres, estime-t-elle, malgré le manque de soutien de certaines régions pour le gouvernement Legault lors des dernières élections.

Les « vedettes » et l'opinion public

La présence de plusieurs « candidats vedettes » parmi les députés élus viendra également brasser les cartes lors de la formation du cabinet, explique Mme Bouchard, puisque les attentes du public envers ceux-ci sont plus grandes que pour les autres candidats. Elle souligne d'ailleurs que l'arrivée de Kateri Champagne Jourdain, la première femme innue à être élue aux élections provinciales, pourrait influer sur le choix du premier ministre en raison de la dimension historique de la présence de cette candidate.

Un cabinet paritaire?

La parité hommes-femmes au sein du Conseil des ministres n'est pas une obligation, rappelle la professeure. « Cependant, puisque [François Legault] se targue d'avoir élu le plus grand nombre de femmes dans l'histoire du Québec, il serait surprenant de voir que la parité n'est pas atteinte », ajoute-t-elle. Un effort d'équité vient donc s'ajouter aux éléments qui guideront la décision du premier ministre.

Le nombre de ministres risque de rester le même

Le grand nombre de députés élus et la prise en compte des particularités énoncées par Joanie Bouchard rendront plus difficile les décisions que devra prendre le premier ministre, mais la professeure serait « surprise » de voir ce dernier augmenter le nombre de ministres au-delà des 26 qui siégeaient au dernier Conseil exécutif. « Le choix des ministres aux cabinet permet aussi de désigner certaines priorités au sein du gouvernement », un nombre plus grand de ministres pourrait ainsi signaler l'importance d'un sujet particulier pour le gouvernement Legault, mais cette décision s'avérerait peu probable selon l'experte.