Pétrole : une première baisse de la production mondiale en 20 ans

Un rapport conjoint du Forum international de l'énergie (IEF) et de S&P Global annonce un marché pétrolier incertain d'ici 2025, ainsi qu'une augmentation des ventes de voitures électriques pour la prochaine décennie.

Pétrole : une première baisse de la production mondiale en 20 ans
Le prix du baril de pétrole est à la baisse. Érik Mclean / Pexels

Par Alexis Goulet

Même si la demande demeure en hausse, la production de pétrole a chuté de 3,8 millions de barils par jour, entre mars 2020 et la moitié de l'année 2022, une première en deux décennies selon le rapport conjoint du Forum international de l'énergie et de S&P Global.

Le rapport d'un peu plus d'une vingtaine de pages souligne que la modification des habitudes planétaires en raison de la pandémie, la guerre entre la Russie et l'Ukraine et la baisse des exportations de la Chine ont tous joué un rôle dans la chute de production de pétrole des derniers mois.

Durant cette même période, la demande mondiale a augmenté de 5,6 millions de barils par jour, permettant par le fait même aux compagnies pétrolières d'enregistrer des marges de profits records en première moitié de 2022.

La voiture électrique: une solution, mais à quel prix?

Les projections du rapport prévoient une hausse marquée d'achats de voitures électriques d'ici la fin de la décennie. L'an dernier, 6,6 millions d'unités ont été vendues à l'échelle mondiale, mais le rapport indique des projections de ventes annuelles de 35,7 millions pour la fin des années 2020.

Par contre, ce n'est pas l'entièreté de la population qui est en mesure de faire la transition vers une voiture électrique. “Les véhicules électriques sont assez coûteux à produire, et ça prend un certain temps avant d'avoir les infrastructures nécessaires pour que tout le monde puisse en posséder un”, mentionne Philippe Goulet Coulombe, économiste et professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.

Pour Charles Séguin, professeur au Département des sciences économiques de l'UQAM, l'enjeu au Québec concernant l'automobile “c'est la disponibilité des alternatives”. Il explique également en entrevue téléphonique avec L'Atelier que le Québec est un “très petit joueur” du monde automobile, et c'est d'ailleurs l'une des raisons qui poussent le gouvernement actuel à cibler l'année 2035 pour cesser la vente de véhicules à essence, un objectif commun avec la Californie qui représente un joueur bien plus important.