Pédocriminalité : rapport consternant pour l'Église de France

Pédocriminalité : rapport consternant pour l'Église de France
8 février 2019 : Jean-Marc SAUVE (c), président, et les membres de la commission d'enquête indépendante sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l'Eglise catholique. Paris (75), France. - Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (CIASE). - 379616

PARIS —La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a publié mardi ses conclusions sur l’ampleur de la pédocriminalité au sein de l’Église catholique de France. Le nombre d’enfants et d’adolescents victimes des violences sexuelles est estimé à 216 000 depuis 1950. Ce nombre grimpe même à 330 000 si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Église. Les garçons « représentent près de 80% des victimes, avec une très forte concentration entre 10 et 13 ans », a relevé le président de la commission, Jean-Marc Sauvé. Il avait auparavant révélé une « estimation minimale » du nombre de prédateurs: « 2 900 à 3 200 » hommes, prêtres ou religieux, entre 1950 et 2020.

La Ciase, créée à l’automne 2018, est composée de 22 membres, bénévoles, aux compétences pluridisciplinaires, et a fait de la parole des victimes « la matrice de son travail », selon M. Sauvé. D’abord, un appel à témoignages, ouvert dix-sept mois, a recueilli 6 500 appels ou contacts de victimes ou proches. Puis 250 auditions longues ou entretiens de recherche ont été menés. La commission a énuméré plusieurs dizaines de propositions comme l’écoute des victimes, la prévention, la formation des prêtres et des religieux, le droit canonique, la transformation de la gouvernance de l’Église, etc. Elle a aussi appelé l’institution à apporter une « réparation » financière à toutes les victimes de violences sexuelles en son sein, souhaitant que cette indemnisation ne soit pas considérée comme « un don », mais comme « un dû ».

-Avec l’Agence France-Presse