Commission sur l'état d'urgence : Le maire d'Ottawa souhaitait une arrivée plus rapide des renforts

Le maire d'Ottawa, Jim Watson, a expliqué mardi qu'il réclamait une aide plus rapide du provincial et du fédéral lors de l'occupation du centre-ville d'Ottawa par des manifestants. 

Commission sur l'état d'urgence : Le maire d'Ottawa souhaitait une arrivée plus rapide des renforts
Le maire d'Ottawa Jim Watson a déploré devant le juge Rouleau mardi la vitesse d'action du provincial et du fédéral lors du Convoi de la liberté en début 2022. (Capture d'écran : Jacob Langlois-Pelletier, L'Atelier)

Par Jacob Langlois-Pelletier

" Une première demande d'aide a été faite par téléphone au premier ministre fédéral, Justin Trudeau, le 31 janvier ", a-t-il indiqué lors du quatrième jour de la Commission d'enquête sur l'état d'urgence. " La police d'Ottawa était dépassée par les événements. Nous avions besoin d'aide de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ", a soutenu le maire Watson devant le juge Paul Rouleau.

Une deuxième demande de renfort a été effectuée par le maire d'Ottawa au ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, le 3 février 2022. Rapidement, la GRC a envoyé 250 policiers à Ottawa. Sur ce nombre, 150 agents ont été déployés au parlement, à Rideau Hall et Rideau Cottage. " C'est au centre-ville que nous avions perdu le contrôle. C'est là qu'on avait besoin d'eux ", martèle M. Watson.

M. Watson a aussi dénoncé l'inaction du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford. " Il a refusé de participer aux réunions tripartites entre le fédéral, le provincial et le municipal. Ford nous disait que c'était inutile ", a raconté le maire d'Ottawa. Lors d'un appel téléphonique avec M.Watson le 8 février, Justin Trudeau a d'ailleurs dénoncé le comportement de Doug Ford en déclarant que le premier ministre de l'Ontario " n'assumait pas ses responsabilités. "

Le fédéral a dit non à un médiateur

Face à cette impasse, les conseillers municipaux d'Ottawa ont tenté de trouver une solution afin de prêter main-forte aux policiers sur le terrain. Jim Watson a ainsi proposé au fédéral de nommer un médiateur indépendant. En ce sens, une motion a été rédigée et elle était prête à être présentée au conseil municipal pour un vote. Le processus a brusquement a été arrêté par le gouvernement fédéral. " Il n'était pas du tout en accord avec cette proposition ", a précisé le maire d'Ottawa.

" Nous n'avons pas pris ce message au sérieux "

Avant l'arrivée des manifestants à Ottawa, un des organisateurs du rassemblement a envoyé un courriel à Steve Ball, le président de l'Association des Hôtels d'Ottawa, afin de réserver près de 10 000 chambres pour une durée de 30 à 90 jours. " Ça nous semblait irréaliste, car seulement 11 000 chambres d'hôtel sont disponibles dans toute la ville. On ne pensait jamais qu'ils [les manifestants] allaient rester aussi longtemps ", soutient Jim Watson.

Une enquête obligatoire

Adoptée en 1988, la loi sur les mesures d'urgence a permis au gouvernement Trudeau de faire cesser le rassemblement de nombreux camionneurs qui a eu lieu du 29 janvier au 20 février dernier. Grâce à cette mesure déclarée le 14 février 2022, les autorités ont notamment eu le droit de déplacer les véhicules stationnés des manifestants. Lorsqu'un gouvernement a recours à cette loi, une enquête publique doit obligatoirement être ouverte pour examiner les raisons derrière cette décision et déterminer si son utilisation était justifiée. Les audiences publiques se poursuivent jusqu'au 25 novembre et le juge Rouleau doit remettre son rapport final au plus tard le 6 février prochain.