Reconnaître l'expérience des travailleurs pour faire avancer l'économie

Allier le milieu de l'éducation à celui du travail serait essentiel pour le développement de l'économie, conclut un rapport de recherche sur la reconnaissance des acquis au sein du secteur minier lancé ce mardi matin par l'Institut national des mines (INMQ). 

Reconnaître l'expérience des travailleurs pour faire avancer l'économie
Mme Rachel Bélisle, professeure-chercheuse du rapport de rechercheMme Rachel Bélisle, professeure-chercheuse du rapport de recherche. Capture d'écran / Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo / L'Atelier

Par Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo

Le Rapport de recherche sur le parcours en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) de travailleuses et de travailleurs du secteur minier soulève l'importance de reconnaître l'expérience en milieu de travail et permet de démystifier cette démarche d'avancement de carrière.

Rachel Bélisle, professeure-chercheuse de l'Université de Sherbrooke, a effectué la recherche avec son collègue Eddy Supeno. Elle explique que la RAC permet d'aller chercher un diplôme plus rapidement pour des gens qui ont appris à faire les choses dans l'action.  Ce qui leur permet d'obtenir des promotions ou de nouveaux postes qui ne leur étaient pas accessibles sans un diplôme malgré leur expérience.

«Comme [le secteur minier] est un monde qui est en changement important, la RAC peut être vraiment un des éléments du coffre à outils des entreprises», ajoute-elle.

Le secteur minier est un milieu qui vit beaucoup de changements surtout au chapitre des technologies. Avec la pénurie de main-d'œuvre actuelle, reconnaître les acquis et les compétences des travailleurs pourrait donc aider au développement économique, comme l'affirme M. Sylvain Blais, membre du conseil de l'administration de l'INMQ, lors de la conférence de presse au Centre de formation professionnel Harricana d'Amos.

Une démarche peu reconnue

«Le problème est que c'est encore peu connu et les gens se fient sur un ou deux témoignages», soulève Mme Bélisle en faisant référence aux idées préconçues dans certains secteurs professionnels sur la reconnaissance des acquis. Cette recherche permet alors de sensibiliser les gens à cette démarche.

Elle souligne aussi le fait que la RAC propose de faire une jonction entre les mondes de l'éducation et les mondes du travail. Elle compare même cette collaboration comme un tango : «On doit danser ensemble. Il faut suivre l'autre et c'est complexe.»

Un impact positif pour les travailleurs

Mme Bélisle soulève les enjeux familiaux des gens du milieu. «[Ils] travaillent éloignés de leurs familles et pendant plusieurs jours par semaine. C'est sûr que le fait d'obtenir un diplôme peut les aider à trouver un emploi dans une compagnie minière plus proche du domicile.» partage-t-elle.

L'avancement économique au sein du secteur minier pourrait donc être dans la reconnaissance des acquis et des compétences. De plus en plus de travailleurs et travailleuses saisissent ces opportunités d'avancement de carrière avec joie comme en témoigne la professeure : «C'est un beau monde… Pour moi ça été vraiment formidable de les côtoyer et de voir des gens passionnés de leur métier.»