Chili : des manifestants protestent pour libérer des détenus sans preuve

Mardi, des manifestants se sont réunis devant le consulat du Chili à Montréal pour présenter leurs revendications, dont la liberté des prisonniers politiques chiliens, emprisonnés à la suite des révoltes sociales de 2019 à 2021.

Chili : des manifestants protestent pour libérer des détenus sans preuve
Serge Leclerc et Sandra Cordero, coadministrateur et coadministratrice du collectif Droit de vivre en paix Montréal, accompagnés de leur photographe. (Camille Dehaene, L'Atelier)

Par Camille Dehaene

À l'initiative du collectif le Droit de vivre en paix Montréal, quelques personnes se sont réunies en début d'après-midi pour manifester.

« C'est le troisième anniversaire de la révolte. Le jour où le Chili s'est réveillé », a déclaré Sandra Cordero, coadministratrice du collectif qui explique que ce n'est pas la première fois qu'ils viennent manifester.

Des gouvernements fautifs

« On est ici pour dénoncer le gouvernement de Gabriel Boric qui a dit qu'il allait libérer les prisonniers de la révolte », ajoute-t-elle.

Assermenté depuis mars 2022, le président avait promis avant son mandat de libérer ces prisonniers détenus sans procès et sans preuve, « mais il n'a rien fait », se désole Mme Cordero.

« [Le président] n'a même pas eu le courage de respecter sa propre parole et il nous demande de lui faire confiance, mais comment ? », s'interroge Serge Leclerc, coadministrateur du collectif.

Gabriel Boric, qui avait fait rêver le pays au moment des élections, a désormais une popularité très basse. Cinq semaines après son élection, il avait déjà 50% d'opinions défavorables.

Mme Cordero a également exprimé sa colère contre le gouvernement canadien. « Ça fait quand même trois ans. Il y a eu beaucoup de violations et le Canada ne fait rien, [il] ne reconnaît pas les prisonniers politiques ni ici, ni ailleurs. »

Protester pour les prisonniers

Le collectif dénonce l'emprisonnement de trois types de prisonniers. « Il y a ceux issus de la révolte, les prisonniers mapuches [un peuple autochtone] qui ont toujours été là ainsi que les prisonniers politiques et historiques d'avant la révolte [de 2019] », explique Mme Cordero.

À ce jour, une soixantaine de Chiliens de la révolte sont toujours emprisonnés. Si sept d'entre eux ont été condamnés à de longues peines de prison, les autres restent en détention provisoire, sans peine.

La plupart de ces prisonniers sont détenus dans des conditions « horribles », selon Sandra Cordero. Certains n'ont pas le droit de recevoir de la visite de leur famille et d'autres se voient privés de services de soin.

À la fin de la manifestation, Sandra Cordero et Serge Leclerc ont remis une déclaration adressée au président au consulat, dans laquelle figure toutes leurs revendications.