L'immigration comme solution à la pénurie de main-d'œuvre

Québec déploie un plan d'action favorisant la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes pour pallier la pénurie de main-d'œuvre. Dans les deux prochaines années, 130 millions de dollars seront investis, a annoncé mardi matin Jean Boulet, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration. Il était accompagné de Gyslaine Desrosiers, présidente du Conseil interprofessionnel du Québec.

« Depuis plusieurs années, nous avons été trop souvent témoins de cas d'immigrants professionnels incapables de travailler dans leur champ d'expertise par manque de reconnaissance de leurs compétences professionnelles », a déclaré M. Boulet.

Une réalité qu'il juge inadmissible, surtout dans un contexte où la rareté de main-d'œuvre est « particulièrement préoccupante », notamment en santé, en éducation et dans la construction.

Faciliter le processus

Le plan d'action se décline en six mesures clés. D'abord, la prospection permettra de recenser les pays avec des travailleurs dont la formation professionnelle s'apparente à celle du Québec, dans le but de diversifier les bassins de recrutement.

Du soutien financier sera aussi octroyé aux ordres professionnels afin de développer de nouveaux projets pour bonifier l'évaluation des compétences.

De l'accompagnement personnalisé auprès des nouveaux arrivants jumelé à une aide financière est également prévu. Cet investissement permettra, par ailleurs, une accessibilité accrue à des formations d'appoint et à des stages pour les immigrants. « Pour une formation à temps plein, 500 $ seront donnés par semaine, et 250 $ pour une formation à temps partiel », a détaillé le ministre de l'Immigration.

Finalement, il y aura mise en place d'un outil en ligne pour que les employeurs puissent savoir à quoi correspond un diplôme étranger dans le système scolaire québécois.

Difficultés à corriger

Présentement, « 34 % des immigrants professionnels abandonnent leur parcours [de reconnaissance de leurs compétences], faute de moyens de subsistance suffisants », a déploré le ministre Jean Boulet.

Il estime aussi que le plan d'action saura corriger le tir : environ 2000 à 3000 professionnels immigrants pourraient tirer profit de cet investissement au cours des deux prochaines années.