Les syndicats à la défense du secteur public

Un fossé salarial s’est creusé cette année entre l’administration québécoise et les autres secteurs publics, ont dénoncé certaines centrales syndicales après la publication d’un rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) mardi.
Depuis l’année dernière, on observe un écart salarial de 9,4 % entre les secteurs publics et le secteur privé, incluant les avantages sociaux et les régimes de retraite. Ce chiffre est préoccupant pour les centrales syndicales québécoises.
« Pour nous, ce n’est pas vraiment une nouveauté. Année après année, nous dénonçons les écarts salariaux qui se creusent avec le gouvernement du Québec et les autres employeurs québécois. L’étude de l’ISQ démontre que le gouvernement doit revoir à la hausse ses offres à la table de négociation », déclare Christian Daigle, président général et porte-parole du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.
Appel à l’action
Pour Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec, l’équité salariale est une part importante de l’équation, mais pas seulement. « On l’a vu dans le secteur public, ce n’est pas parce qu’on donne 15 000 $ de prime à une infirmière qu’on est capable de [l’]attirer. Depuis des décennies, on a mis de côté [le fait] de travailler sur des avantages dans le secteur public. Pour nous, c’est clair qu’il faut agir pour changer les choses », explique-t-il.
Il est impératif de combiner l’équité salariale à de meilleures conditions de travail afin de favoriser l’embauche de personnel, selon M. Gingras.
« La croyance selon laquelle le personnel de l’État bénéficie de conditions de travail en or est un mythe. C’est démontré depuis longtemps et ce nouveau rapport ne fait que le confirmer», constate dans un communiqué de presse la présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Line Lamarre.
Une augmentation prévue
Si les chiffres de l’étude sont alarmants, ils ne prennent pas en compte l’offre d’augmentations salariales en 2020-2021. Selon François Enault, premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux, le rapport n’est pas exactement « conforme » à la réalité. Les données devraient être plus encourageantes l’année prochaine.