Les prix des habitations en hausse à Montréal
Un marché qui avantage les uns et désavantage les autres.

Les prix des propriétés résidentielles dans la grande région de Montréal ont grimpé de plus de 20 % par rapport à l'an dernier, a indiqué mardi l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Les prix médians des maisons unifamiliales, des copropriétés et des « plex » ont respectivement augmenté de 21 %, 18 % et 15 % la dernière année, rapporte l'APCIQ.
Selon le directeur du service de l'analyse du marché de l'APCIQ, Charles Brant, la faible offre de propriétés et la demande particulièrement forte le mois dernier ont exercé une pression à la hausse sur les prix. « On s'entend sur le fait qu'on est dans un marché de vendeurs », dit Simon Tremblay, qui vend sa maison de 2640 pi2 sur Le Plateau-Mont-Royal à 1 695 000 $.
Des ventes en baisse
M. Tremblay veut déménager dans une maison plus grande pour « avoir plus de place pour le petit qui s'en vient ». Il profite d'un marché où les ventes sont en baisse. En effet, les transactions pour le mois de novembre dernier se sont chiffrées à 4402, soit une baisse de 17 % par rapport aux 5296 de novembre 2020. Simon Tremblay, qui fait affaire avec le service de vente immobilière sans intermédiaire DuProprio, dit recevoir des offres d'agents immobiliers qui seraient prêts "à baisser leurs taux d'intérêt" pour faire affaire avec lui. « Quand on voit leurs sites internet, on voit qu'il n'y a pas beaucoup de maisons à vendre », a-t-il remarqué. Le futur père de famille préfère patienter encore quelque temps avec DuProprio. Selon l'APCIQ, le faible nombre de maisons unifamiliales inscrites à la vente a été le principal facteur de ralentissement des transactions.
« Trop cher »
« Je n'envisage pas de vivre à Montréal plus tard dans ma vie même si j'y suis [née], explique Mia-Jade Pocetti, une cosméticienne qui travaille de 30 à 35 heures par semaines dans une pharmacie Jean Coutu. J'ai grandi à Côte-Des-Neiges et dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et, aujourd'hui, je ne suis pas capable de me trouver un appartement, imagine une maison, c'est juste trop cher! » Elle explique qu'elle cherche un logement depuis trois mois et que les seuls abordables sont des 1 1/2, qu'elle qualifie « d'un peu sales ».
Un texte d'Alexis Bataillé, avec La Presse canadienne