Ces visages derrière les candidats

Par Arielle Desgroseilliers Taillon

Le mois de septembre est généralement synonyme de feuilles colorées, du retour de nos séries télé favorites et de tarte aux pommes, mais pas cette année. Le 15 août 2021, le Premier ministre Justin Trudeau annonça le déclenchement d’une élection fédérale anticipée, changeant ainsi nos préoccupations automnales habituelles. Chaque poteau oeuvrait désormais d’outils publicitaires, soutenant les pancartes des différents partis politiques. 36 jours : voilà le temps alloué aux candidats pour gagner l’appui des résidents de leur circonscription.

Pour un candidat, se présenter demande une implication incroyable et personne ne réussirait à faire campagne sans une équipe engagée et motivée. Chaque élection, des milliers d’électeurs partout au pays décident de prêter main forte à un parti politique de façon bénévole et c’est avec ceux-ci que j’ai eu envie de m’entretenir. Pour cette élection fédérale, j’ai donc décidé de m’intéresser à ces jeunes qui choisissent d’investir leur temps et leur énergie en politique. Il est d’ailleurs important de souligner que selon Élections Canada, le taux de participation des 18 à 24 ans lors de l’élection de 2019 était celui le plus bas par groupe d’âge (avec un pourcentage de 53.9%). Quelles sont donc les motivations de ces jeunes qui décident non seulement de voter, mais également de s’impliquer ?

La candidate avant tout

C’est directement dans le local électoral de Nancy Drolet, candidate libérale dans Rosemont-La Petite-Patrie, que j’aie pu faire la rencontre de Kevin Majaducon, un étudiant en psychologie et en histoire à l’Université Bishop à Sherbrooke.

Sa motivation à s'impliquer provient directement de la candidate ou du candidat qui se présente à l'élection, ce qui signifie qu'il ne possède pas nécessairement d'attachement à un parti, c'est plutôt la personne qui se présente qui l'importe. Ce dernier m'a d'ailleurs avoué s'être impliqué pour d'autres partis politiques dans le passé. Il m'a mentionné avoir fait de nombreuses recherches avant de choisir avec quel candidat il désirait travailler, jusqu'à ce qu'il s'arrête sur Nancy Drolet. Voici un extrait de mon entrevue avec Kevin qui explique parfaitement son attachement à la candidate libérale dans Rosemont-La Petite-Patrie.

Kevin Majaducon explique pourquoi il a décidé de s'impliquer auprès de la candidate libérale Nancy Drolet. 

Le bénévole considère que cette expérience ne peut qu'être bénéfique pour son futur, même s'il n'est pas certain de vouloir travailler dans ce monde complexe qu'est la politique. « C'est vraiment sur le terrain le meilleur endroit pour apprendre et puis avec Nancy, j'apprends vraiment beaucoup».

L'école de la vie

En pleine campagne, le temps est précieux, c'est donc par Zoom que j'ai eu la chance de m'entretenir avec Guillaume Chabaud-Proulx, étudiant en science politique à l'Université de Montréal et bénévole pour le Bloc Québécois. Guillaume a débuté son expérience en tant que bénévole auprès de Marie-Ève-Lyne Michel, candidate dans Laurier-Sainte-Marie pour par la suite être relocalisé à Trois-Rivières auprès de René Villeneuve. Finalement, Trois-Rivières étant plutôt loin de chez lui, il s'implique à présent en tant que directeur des communications dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve avec le candidat Simon Marchand.

Ce poste d'envergure le force à être constamment sur le terrain. «Je fais partie d'une petite équipe et il faut que je me coordonne pour être présent à chaque événement. Quand mon candidat va à quelque part, peu importe où, il faut que je sois présent pour prendre des photos.» Ce poste extrêmement prenant l'a forcé à mettre de côté d'autres occupations, le temps de la campagne du moins : «J’ai mis en pause quasiment ma vie au complet durant la campagne. J’ai été entièrement dédié à ce que tout roule.»

Voici un extrait de ma discussion avec ce dernier.

Pour Guillaume, le bénévolat représente entre autres un moyen d'aller vérifier certains apprentissages, de dépasser les théories qu'il apprend à l'université. Bien qu'il ne pense pas se présenter comme candidat (pour l'instant du moins), cette expérience ne peut qu'être positive pour son futur. «Ça me tenterait probablement de refaire campagne la prochaine fois!», m'a-t-il mentionné à la fin de notre entrevue.

Pour un futur en politique

Suite à mes entrevues avec Kevin Majaducon et Guillaume Chabaud-Proulx, je désirais m'entretenir avec un bénévole pour le Nouveau Parti Démocratique (NPD). Après avoir visité les bureaux d'Alexandre Boulerice (Rosemont-La Petite-Patrie) et de Nimâ Machouf (Laurier-Sainte-Marie), j'ai dû me résigner à parler à un de leur bénévole, puisque personne n'était disponible pour m'accorder une entrevue. Le 18 septembre dernier, je me suis donc déplacée au parc Laurier où un événement du Parti Libéral avait lieu pour m'entretenir avec Éric Payotte, bénévole pour Steven Guilbeault dans Laurier-Sainte-Marie.

Éric Payotte, bénévole pour le candidat libéral Steven Guilbeault. 

Ce dernier étudie présentement au Cégep à distance, mais il travaille à temps plein  en politique provinciale comme attaché politique de la députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy. Éric n'exclut pas la possibilité d'une carrière en politique. «Je crois qu’un jour je vais vouloir faire le saut, mais ça va être après m’être concentré sur une famille que je veux éventuellement, puis après les études. Ça va être une question de le faire au bon moment et non pour l’égo.»

Il se considère comme un activiste et pense que la politique fait partie des méthodes pour changer les choses.

Éric Payotte sur son implication en politique. 

Les convictions à l'avant plan

Bien qu'une expérience de bénévolat soit évidemment bénéfique sur n'importe quel CV, les trois bénévoles se rejoignent sur un point : c'est par conviction avant toute chose qu'ils s'impliquent auprès d'un parti.

À l'ère où plusieurs jeunes se sentent sous-représentés dans la sphère politique, d'autres ont encore espoir en un avenir meilleur .