L'énergie verte aussi victime de la pénurie de main-d'œuvre

Bien que l’industrie de l’électrification des transports soit en plein essor, les entreprises spécialisées dans le domaine peinent à trouver de la main-d’œuvre.
C’est du moins le constat qui a émergé au cours d’une conférence organisée dans le cadre d’ImpulsionMTL, un Forum international sur la gestion des parcs de véhicules tenu du 21 au 23 septembre au centre-ville de Montréal. Le directeur principal aux stratégies de transport chez CDPQ Infra inc., Denis Andlauer, et le directeur exécutif à l’exploitation chez Exo, Marc Rousseau, ont tous deux identifié la pénurie de main-d’œuvre comme l’un des principaux défis dans le secteur de l’électrification des transports.
Défis à l’horizon
Pour Denis Andlauer, les difficultés de recrutement ne s’expliquent pas uniquement par le fait que l’électrification des transports est une nouvelle industrie encore méconnue. « C’est difficile de chercher de la main-d’œuvre francophone dans une mer anglophone », a-t-il soulevé. Des difficultés qui ne devraient pas disparaître de sitôt, puisqu’un rapport du comité Élexpertise prévoit que près de 800 nouveaux emplois devraient être créés dans l’industrie avant 2023. « Avec tous les nouveaux autobus électriques qui s’en viennent, on aura besoin de gens pour en prendre soin. C’est un nouveau métier cool », a affirmé avec humour Marc Rousseau.
Solutions
Plusieurs entreprises ont donc développé de nouveaux moyens afin d’attirer de la main-d’œuvre. « De plus en plus d’industriels mettent en place leur propre module de formation, qui est plus adapté », a mentionné Denis Andlauer. « C’est un vrai défi de faire connaître notre industrie aux jeunes, un peu comme il y a vingt ans avec le secteur de l’informatique, sauf que maintenant, au moins, on peut promouvoir des actifs réels », a-t-il souligné.
Nouveau partenariat
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a par ailleurs profité de la tenue du Forum ImpulsionMTL pour annoncer un partenariat avec l’organisation Propulsion Québec, qui regroupe les acteurs de l’industrie de l’électrification des transports au Québec.
« C’est la première fois que l’UMQ s’associe avec une organisation pour un enjeu qui concerne l’électrification des transports », se réjouit Martin Damphousse, maire de Varennes et premier vice-président de l’UMQ. « Ce partenariat va nous permettre de fournir les meilleurs outils aux villes pour faire des choix [en matière d’électrification des transports] », rajoute-t-il.
M. Damphousse explique que cette annonce a été grandement motivée par l’annonce du gouvernement Legault d’interdire les véhicules à essence à compter de 2035. Il croit que ce partenariat pourra insuffler un vent de changement dans les communautés. « Les villes sont très influentes dans les habitudes de vie de la population », estime-t-il. Il constate d’ailleurs que de plus en plus de villes achètent des véhicules électriques pour leur flotte.