Legault se défend face au rapport de la Protectrice du citoyen

Legault se défend face au rapport de la Protectrice du citoyen
Charles Lanthier/ L'Atelier

Le premier ministre du Québec, François Legault, est resté sur la défensive en conférence de presse mardi face aux reproches lancés par la Protectrice du citoyen Marie Rinfret dans son rapport déposé en après-midi. Ce dernier fait état de plusieurs lacunes importantes dans la gestion de la pandémie par le gouvernement caquiste.

Questionné durant son point de presse de 17 h, le premier ministre a répondu que son gouvernement en était à l’étape du « règlement des problèmes ».

M. Legault a expliqué qu’il voulait laisser la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, effectuer son travail.

« Il est temps de passer à l’action », a déclaré la Protectrice du citoyen en affirmant que c’est « ce qu’il faut retenir » face au dépôt de son rapport final en conférence de presse mardi.

M. Legault n’a pas voulu confirmer la date d’envoi des directives aux CHSLD concernant la préparation face à la COVID-19.

Dans le rapport, il est clairement mentionné que « le manque de concertation et de coordination a empêché la diffusion de directives véritablement opérationnelles en temps opportun sur le terrain ».

Le premier ministre a toutefois admis que son gouvernement considérait les hôpitaux comme étant les établissements les plus à risque au cours de la première vague. Cette affirmation a pu expliquer la négligence envers certains CHSLD.

Priorités claires

Dans ses recommandations à la fin du rapport, Mme Rinfret a spécifié vouloir renforcer les canaux de communication afin de « diffuser des informations et des directives claires ». Cette recommandation est étroitement liée à un point soulevé par M. Legault en conférence de presse.

Le premier ministre a pris le temps de s’exprimer sur les systèmes d’information en place dans les CHSLD. « On est à l’âge de pierre en santé dans les systèmes d’information [...] », avant d’ajouter que l’information se rendait " une par une " dans chaque CHSLD, ce qui rejoint l’enjeu spécifié dans le rapport.

Ce dernier contient plus de 27 recommandations, et chacune est accompagnée de sous-recommandations. Parmi celles-ci, cinq priorités d’action sont mises en avant. Il est impératif, selon le rapport, d’améliorer les canaux de communication, un point évoqué par le premier ministre.

Les autres priorités mentionnées sont l’humanisation des soins, la valorisation des proches aidants, la stabilité des effectifs, l’implantation d’une culture rigoureuse en matière de prévention et de contrôle des infections et la mise en place d’un gestionnaire de proximité en mesure d’exercer un leadership local fort.

Destruction d’informations

La publication d’un article de Radio-Canada publié tôt mardi matin révélant que des rapports sur la situation précaire dans les CHSLD ont été détruits a aussi attiré l’attention des parlementaires. Ce sujet a fait l’objet de nombreuses questions au cours des interventions des chefs parlementaires à Québec mardi après-midi.

C’est dans le Salon Bleu que la cheffe libérale, Dominique Anglade, en a profité pour questionner M. Legault au sujet des rapports détruits. " La ministre des Aînés s’est défendue en disant que, finalement, il n’y avait pas vraiment eu de rapports ", a-t-elle dit.

Le chef de Québec solidaire y a été d’une question directe sur l’emplacement des informations détruites : " Où sont les rapports qui ont été rédigés au cœur de l’enfer des CHSLD pendant la première vague? ". Quant à lui, le porte-parole du Parti québécois, Joël Arseneau, a estimé que " sur les rapports d’inspection, le premier ministre patine au sens propre comme au figuré. "