Le tramway au cœur des élections municipales 2021 à Québec

Le tramway au cœur des élections municipales 2021 à Québec
Photo : Ville de Québec

Parmi les éléments débattus lors de la course à la mairie, le tramway est probablement celui qui suscite le plus de réactions chez les Québécois.

En effet, sur cinq candidats se présentant à la mairie, quatre appuyaient le tramway tandis qu’un seul était en faveur d’un transport léger. Sur les quatre candidats en faveur du tramway, trois avouaient vouloir apporter des modifications au projet.

Plusieurs scénarios sont envisagés par le gouvernement afin de limiter l'impact du tramway sur l'environnement, la circulation et la pollution visuelle. Entre autres, celui-ci envisage à partager la route entre le tramway et les automobilistes.

Taux de vote sous le 50%

Dans la ville de Québec, le taux de participation des électeurs reste quant à lui extrêmement bas avec 45,3% des électeurs. Ce taux s'élevait à 51,2% en 2017.

Au Québec, on observe un recul du taux de participation des électeurs depuis quelques années. Selon Valérie-Anne Mahéo-Le Luel, du Groupe de recherche en communication politique à l'Université Laval, ce phénomène pourrait être expliqué par la fatigue de l'électeur ainsi que par la pandémie. À ces facteurs, s'ajouteraient le manque de connaissance par rapport aux enjeux des candidats ainsi qu'une faible visibilité.

« Quand on fait des élections municipales et que le taux de participation est rendu à 40%, je pense aussi que ça démontre que la population est désillusionnée face à la politique et face à tout ça », déclare un partisan de Tramway non merci.

Parmi les solutions proposées, Québec compte étudier un vote par Internet pour les élections de 2025.

Le candidat Jean-François Gosselin, qui promettait de mettre un frein au chantier, a obtenu 24,7 % des votes. Selon lui, l'avenir du transport en commun à Québec se situait dans le métro léger. Il souhaitait bâtir un projet qui rassemblerait la population. Son plan proposait une mixité de transports en commun, soit un métro léger de 13,5 km, un trambus électrique dont le trajet se rendrait jusqu'à D'Estimauville et un redéploiement des parcours du RTC sur le territoire avec des autobus électriques.

Population partagée

Photo : Tramway non merci!

« Présentement, l'endroit où il passe le tramway, c'est déjà desservi par des autobus qui sont à moitié vide à longueur de journée », explique le partisan de Tramway non merci.

M. Dumont, un résident du secteur des saules, est d'avis que le tramway lui facilitera l'accès à un transport en commun rapide et efficace, car il n'a pas l'impression d'être bien desservi par le réseau du RTC. « C'est vraiment mal organisé, la bus est à 10 minutes à pied et passe juste aux demi-heures », déclare-t-il.

« L’objectif premier du tramway serait de limiter l’encombrement urbain et la pollution que nous apportent tous les automobiles sur la route », déclare M. Gravel, un partisan pro-tramway.

Débat environnemental

Le tramway suscite un grand débat environnemental chez les Québécois puisque sa construction impliquera l’abattage de 17 à 21% des arbres sur René-Lévesque.

Photo : Ville de Québec

Son tracé impliquera la coupe d'un peu moins de 300 arbres, en plus de faire de la pollution visuelle dans le secteur. Pour compenser cette contrainte, la Ville de Québec a pour objectif d'atteindre un ratio de plantation de 2 pour 1 (2 arbres plantés pour chaque arbre abattu). D’ici 2027, la Ville s’engage à planter 100 000 arbres sur son territoire dans le cadre de sa Vision de l’arbre.

Budget à la hausse

Au départ, la ville de Québec avait négocié et obtenu un budget de 3 milliards $ pour la construction de son réseau de transport structurant.

Selon Régis Labeaume, l'indécision du gouvernement Legault aurait entraîné un retard de 18 à 24 mois et une hausse des coûts considérables pour le projet. Il s'agirait du « pire scénario », car le gouvernement « a imposé, sur le tard, un changement important au tracé du projet », déclare Régis Labeaume dans une lettre publique.

Le Journal a récemment déclaré que la facture du tramway aurait augmenté de 600 millions $, pour s'élever à un coût total s'approchant des 4 milliards $.

Le chantier du grand projet, qui a pour objectif de relier le nord-est du Québec au sud-ouest de la ville, devrait débuter en 2023. Si tout se passe conformément aux attentes du gouvernement, celui-ci devrait voir le jour en 2025-2026.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a d'ailleurs démontré son appui au projet de tramway et à celui du 3e lien du nouveau maire de la ville de Québec à l'aide d'un tweet.