Le squelette du gaspillage alimentaire au Québec

DOSSIER: Restos sans gaspillage. En route vers une restaurations sans gaspillage alimentaire.

Le squelette du gaspillage alimentaire au Québec
41,3 % des aliments entrés dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire québécoise finissent à la poubelle. Lucas Jallot, L’Atelier

Près de 10% du gaspillage alimentaire au Québec provient de l’industrie de la restauration et de l’hôtellerie.

Le gaspillage alimentaire est par définition l’ensemble de la nourriture destinée à la consommation humaine qui est jetée ou perdue tout au long de la chaîne bioalimentaire, de la production de l’aliment à sa consommation.

Portrait général

La Société québécoise de récupération et de recyclage (RECYC-QUÉBEC) a séparé les acteurs du gaspillage alimentaire en six catégories. Il y a les consommateurs, la transformation, la vente au détail, la production, la restauration et l’hôtellerie et le transport et la distribution. Il y a du gaspillage alimentaire à chaque étape de la chaîne de production, mais c’est tout de même les consommateurs qui causent le plus de pertes puisqu’elle équivaut à près de 50% du gaspillage total.

Selon le rapport final sur l’étude de quantification des pertes et gaspillages alimentaires au Québec de RECYC-QUÉBEC, sur les 7,5 millions de tonnes de nourriture qui sont entrées dans la chaîne de production alimentaire québécoise en 2019, 3,1 millions de tonnes ont été gaspillés.

Les aliments gaspillés sont séparés en deux catégories. Les aliments comestibles perdus ou gaspillés (ACPG) comprennent les restes de table, les aliments avariés et les aliments dont la date de péremption est dépassée et représentent 39% du gaspillage. Les parties non comestibles associées (PNCA) comprennent les os d’animaux, la bale,soit ce qui reste des céréales après la récolte et les pelures non comestibles de fruits et légumes et représentent 61% des résidus alimentaires.

En 2019, les résidus alimentaires ont généré plus de 3 millions de tonnes de gaz à effet de serre.

Le cas des restaurants

Selon le groupe de travail sur la réduction du gaspillage alimentaire de la Table québécoise sur la saine alimentation(TQSA),la restauration est une industrie de consommation qui est très propice au gaspillage alimentaire. L’offre et la demande du marché engendrent beaucoup de gaspillage. La grande diversification des aliments offerts est souvent plus grande que la demande. La demande varie beaucoup selon les saisons, ce qui rend la planification difficile. Il est facile de se retrouver avec trop d’aliments si les restaurants vendent moins que d’habitude. Les portions trop grosses sont un facteur important. Les stratégies de marketing incitent les gens à acheter en grande quantité.

Les consommateurs ont des exigences très élevées lorsqu’il est question de manger au restaurant. Ceux-ci s’attendent à des aliments frais et beaux à l’œil. Cela pousse donc les restaurateurs à jeter les aliments moins frais et moins « parfaits » qui ne sont pas à la hauteur des attentes du consommateur. Les produits qui approchent de leur date de péremption sont souvent mis à la poubelle puisque les restaurateurs ne veulent pas vendre un produit qui ne répond pas aux normes de fraîcheur très sévères du consommateur.

Les propriétaires de restaurants peuvent parfois jeter des aliments jugés moins frais, car ils craignent qu’un client fasse une intoxication alimentaire ou que l’image du restaurant soit salie par un produit de mauvaise qualité, explique le Survol des causes et des interventions en cours en matière de prévention au Québec de la TQSA.

recyc-québec, Ibid., p. 11.