Le SPVM présente sa preuve au jury

Le procès de Raymond Henry Muller se poursuivait, mardi, au palais de justice de Montréal.

Le SPVM présente sa preuve au jury

Raymond Henri Muller, 54 ans, subit depuis mercredi son procès pour meurtre prémédité et outrage au cadavre de Cédric Gagnon, un ami musicien de 39 ans, qu'il aurait décapité dans son appartement de la rue Bernard.

L'organisme plaignant, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a présenté mardi, aux 15 membres du jury, près de 4 heures d'enregistrement de son interrogatoire avec M. Muller, datant du 1er septembre 2018.

L'interrogatoire s'était déroulé à l'hôpital quelques heures après que Raymond Henri Muller eut tenté de s'enlever la vie, s'infligeant de profondes lacérations au bras droit, à la jambe gauche et au cou. Il avait été sauvé par un ami qui entrait dans son appartement à ce moment et avait appelé les services d'urgence. À son arrivée sur les lieux, le SPVM avait trouvé une lettre auto-incriminante de deux pages, datée de la veille, qui racontait comment il s'en était pris à Cédric Gagnon. Ainsi, à son arrivée à l'hôpital, M. Muller avait été informé qu'il était accusé de meurtre et d'outrage à un cadavre.

Dans la lettre, on peut lire : "J'ai pris ma guitare basse et l'ai matraqué jusqu'à la mort. Je l'ai ensuite transporté jusque dans le bain, où je l'ai démembré". Cette lettre a été présentée au jury lundi alors que la vidéo diffusée, elle, montre des aveux très détaillés de M. Muller. Les cheveux longs, la barbe longue et à peine remis de ses blessures, il indique, serein, à l'enquêteur qu'il a jeté des parties du cadavre dans trois conteneurs différents.

Raymond Henri Muller connaissait le musicien Cédric Gagnon depuis 2011. Celui-ci venait régulièrement à son appartement, qui comprenait un studio où plusieurs amis se réunissaient pour jouer ensemble. Selon M. Muller, Cédric et lui étaient de bons "band buddies", mais ils se disputaient la plupart du temps.

Peu de remords

"Ce que j'ai volé au monde, un ami, un fils, un père, un musicien et un amoureux, avec une manière si horrible, mérite une punition éternelle", explique celui qui semblait démontrer peu de remords lors de son interrogatoire. Cette attitude était similaire mardi au palais de justice de Montréal. Cette fois bien coiffé et rasé, M. Muller est resté impassible, presque immobile à s'écouter raconter les horreurs de son crime.

Le reste de l'interrogatoire, de plus de cinq heures, sera présenté mercredi au jury, qui entendra aussi plusieurs témoins dans cette affaire.