Le Sommet canadien des données ouvertes arrive à point nommé

C'est sur une période de deux jours, du mercredi 15 au jeudi 16 septembre, que s'échelonnera le Sommet canadien des données ouvertes, qui vise à favoriser la découverte de ces dernières et à cibler les besoins de ceux et celles qui les utilisent. La sécurité publique sera – parmi d'autres – à l'ordre du jour, alors que la ville de Montréal est aux prises avec une recrudescence récente des évènements liés aux armes à feu.
Le manque de données ouvertes associées aux crimes violents sur l'île de Montréal a été la cible de critiques par le passé. Un dossier d'enquête monté par le Journal de Montréal avait révélé en février dernier un manque de transparence quant à la géolocalisation des évènements connexes aux armes à feu. Montréal avait alors été comparée à Toronto, où les meurtres, fusillades et agressions sexuelles sont minutieusement géolocalisés.
On compte parmi les invités du Sommet le Service de police de Toronto, qui tiendra une conférence sur la comptabilisation des données liées aux armes à feu. À ce propos, le professeur agrégé à l'école de criminologie de l'Université de Montréal Rémi Boivin émet un bémol. Le choix torontois d'une plus grande transparence en ce qui a trait aux données d'actes criminels est principalement politique, à ses yeux.
Montréal, en empruntant un chemin différent, évite un piège souvent dangereux lorsqu'il est question de données publiques, note M. Boivin. « La divulgation de données publiques vient avec le risque qu'elles soient interprétées de manière inexacte », avance-t-il. La capacité d'analyse requise pour les consulter n'est pas universelle, quoiqu'essentielle pour en faire une juste lecture, à en croire les propos du professeur.
Plus que des paroles
La notion de transparence est au cœur du Sommet canadien de données ouvertes, mais aussi de la Ville de Montréal. Selon le conseiller municipal dans Le Plateau-Mont-Royal Alex Norris, il est « important que les citoyens et citoyennes puissent suivre l'évolution de la criminalité dans leur ville. » M. Norris souligne également le progrès qu'a fait son administration au cours des dernières années, notamment en ce qui concerne la politique de données ouvertes, bonifiée en 2015, et son nouveau support Web mit sur pied par Projet Montréal.
Pour éveiller les citoyens et citoyennes à l'existence et à la pertinence des informations relatives au crime, spécialement en cette période trouble où certains et certaines craignent pour leur sécurité et celle de leurs enfants, Alex Norris certifie que des initiatives comme celle du Sommet canadien des données ouvertes ne sont pas un coup d'épée dans l'eau.
Mais encore…
Le Sommet, qui en est à sa 6e édition, tiendra des conférences et présentera des vidéos aux côtés de dizaines d'invités d'horizons multiples. Mis à part la sécurité publique, l'évènement d'envergure co-organisé par la Ville de Montréal et le Secrétariat du Conseil du trésor du Québec traitera d'enjeux autochtones, d'environnement et de transformation numérique.