Le silence des chefs d'État est éloquent
Les dirigeants des pays les plus importants, en terme d'alliance politique et économique, sont restés muets à l'annonce de la victoire de Joe Biden le 7 novembre dernier. Une semaine après le début des résultats, certains ont annoncé « attendre des résultats officiels ».
Une semaine après le début des résultats, la Russie et la Chine n'ont toujours pas donné un seul mot quant à la victoire de Joe Biden, certains dirigeants ont cependant assuré, par l'entremise de porte-paroles, que leurs dirigeants s'exprimeraient une fois l'élection du nouveau président des États-Unis rendue officielle.
Russie :
Du côté de la Russie, c'est avec silence que la victoire de Joe Biden a été accueillie ce week-end, sauf pour Alexeï Navalny, l'opposant russe numéro un, qui a salué l'élection de Joe Biden et de Kamala Harris au terme d'un scrutin " libre et équitable ". Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitry Peskov, a indiqué que le dirigeant attendait les résultats officiels avant de féliciter le vainqueur, compte tenu des recours en justice pour obtenir un nouveau décompte des voix, dans plusieurs États décisifs, que Trump multiplie. Dmitry Peskov a toutefois précisé que Vladimir Poutine avait exprimé à plusieurs reprises son souhait de coopérer avec tout dirigeant américain, espérant trouver un moyen de normaliser les relations entre les deux puissances.
Chine :
Tout comme la Russie, la Chine a déclaré attendre les résultats officiels de l'élection présidentielle américaine avant de féliciter le vainqueur. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a affirmé: " Nous comprenons que le résultat de l'élection présidentielle américaine sera déterminé conformément à la loi et aux procédures américaines ". Rappelons qu'en 2016, Xi Jinping avait adressé ses félicitations à Donald Trump le lendemain du début des résultats.
Toutefois, Wang Wenbin a aussi ajouté que la Chine et les États-Unis devraient renforcer la communication et le dialogue: " Nous pensons toujours que la Chine et les États-Unis devraient renforcer la communication et le dialogue, gérer leurs différends dans un respect mutuel, étendre la coopération sur la base d'un bénéfice mutuel et promouvoir un développement sain et stable des relations bilatérales "
Brésil :
Quelques jours avant les élections, le président brésilien, Jair Bolsonaro, avait déclaré publiquement " espérer " la réélection de Donald Trump. Aujourd'hui, il n'a toujours pas réagi à l'annonce de la victoire de Joe Biden, ni pour le féliciter ni pour dénoncer l'honnêteté du scrutin. Le vice-président du pays a indiqué lundi que Jair Bolsonaro féliciterait le nouveau président " en temps et en heure ", une fois tous les recours tranchés.
« Nous avons pris acte que M.Biden a proclamé sa victoire »- Wang Wenbin
Israël :
Avec l'élection de Joe Biden, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, perd un allié stratégique. En effet, Donald Trump a œuvré pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale, soutenu la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, donné sa bénédiction à l'annexion du Golan et parrainé la normalisation entre Israël et des pays arabes. Benjamin Netanyahou a cependant choisi de féliciter le futur président américain, qu'il a qualifié de " grand ami d'Israël ". " Joe, nous nous connaissons depuis près de 40 ans, notre relation est chaleureuse, et je sais que tu es un grand ami d'Israël [...] J'espère pouvoir, avec vous deux (Biden et sa colistière Kamala Harris), approfondir encore davantage l'alliance spéciale qui lie les États-Unis et Israël ", a-t-il ainsi écrit sur Twitter.
Mexique :
De son côté, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a lui aussi annoncé qu'il ne féliciterait pas non plus Joe Biden tant que les contestations judiciaires menées par Donald Trump ne seraient pas conclues. Il a déclaré " Nous ne souhaitons pas agir à la légère et voulons être respectueux de l'autodétermination des peuples et des droits d'autrui ", avant d'ajouter " Nous n'avons aucun litige avec ni l'un ni l'autre des deux candidats. C'est un sujet humain, il faut faire preuve de décence et de prudence politique avant de prendre position sur ce qui s'est passé ".
Toutes ces déclarations mènent à penser que les grands dirigeants des pays attendent que Trump reconnaisse sa défaite avant de se prononcer quant à l'élection de Joe Biden.