Le REM de la crème

DOSSIER: Repenser le transport en commun. Rails chauffants et trains automatisés : le réseau structurant à la fine pointe de la technologie apporte son lot de défis.

Le REM de la crème
Modélisation 3D de la station Panama. Réseau express métropolitain

Après avoir été retardée à plusieurs reprises, la première phase du Réseau express métropolitain sera en service ce printemps.

En 2015, le gouvernement du Québec souhaite la mise en place d’un projet de transport en commun qui doit répondre à deux besoins précis : une connexion de l’île de Montréal vers la Rive-Sud et une autre vers l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau. C’est finalement la CDPQ Infra qui sera mandatée par le gouvernement pour exécuter ce projet.

Le REM, c’est un projet nouveau, et il s’agit du plus grand projet de transport collectif au Québec depuis les cinquante dernières années. Ce transport collectif constitue 26 stations étendues sur 67 km réparties sur la Rive-Sud, la Rive-Nord et l’Ouest-de-l’Île ainsi que l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau.

La grande particularité du REM est qu’il s’agit d’un métro léger entièrement automatisé. En d’autres mots, les véhicules ne nécessitent aucun conducteur, mais tout est contrôlé par un centre de contrôle appelé le PCC. Le directeur de projet REM, Yohann Levasseur, a mentionné lors de l’émission Découverte du 19 mars que « les trains ont un module de conduite, ce qui veut dire qu’ils restent autonomes de leurs conduites, mais toujours sous l’ordre du PCC ».

Selon M. Levasseur, cette technologie est parmi les plus sécuritaires au monde puisque chaque voiture est munie d’une balise qui crée un coussin de sécurité autour de la voiture et qui empêche les accidents.

Selon les objectifs et les évaluations de l’équipe de la CDPQ, un transport passera tous les 2 minutes 30 secondes vers le centre-ville lors des heures de pointe. Chaque départ pourra contenir jusqu’à 600 passagers.

Les derniers milles pour la première phase

Depuis quelques mois, l’équipe de Yohann Levasseur effectue une multitude de tests pour assurer une mise en service sécuritaire et pour vérifier qu’aucune problématique ne vienne ralentir le système à l’avenir.

Selon un document transmis aux médias en octobre 2022, il restait deux jalons cruciaux à vérifier avant d’ouvrir officiellement la première phase du REM. La première étape est la finalisation des essais dynamiques exhaustifs pour vérifier que l’ensemble des systèmes fonctionnent bien à haute vitesse. Une fois cette étape terminée, le réseau roulera durant environ un mois en simulant un horaire réel, le tout sans passagers à l’intérieur. Si tout se passe bien à cette étape, le REM devrait pouvoir ouvrir au public officiellement.

Non-respect de l’échéancier

Initialement, la première phase du projet devait être livrée pour l’automne 2022, mais elle a été repoussée à l’automne 2023. Cependant, les équipes ont rencontré de multiples soucis et imprévus lors des travaux, sans compter que le projet est réalisé dans un contexte dit exceptionnel avec la pandémie et la guerre en Ukraine, ce qui a compliqué les chaînes d’approvisionnement et ralenti la livraison du projet.

À ce propos, le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud, a indiqué dans un communiqué qu’il est conscient que les usagers sont impatients de voir la mise en service du REM : « Tous les efforts ont été déployés par nos équipes dans les derniers mois dans un contexte difficile pour mettre en service un réseau fiable. Prendre quelques mois de plus pour livrer une expérience à la hauteur des attentes était la décision responsable à prendre. »