Le projet de loi 96 : une francisation dans les entreprises québécoises

Le projet de loi 96 : une francisation dans les entreprises québécoises
Photo by Mike Petrucci / Unsplash

Le projet de loi 96, lui qui vient appuyer la loi 101, ne fait pas l’unanimité pour la chambre des commerces, eux qui ne veulent pas être davantage affectés par la pénurie de main-d’œuvre.

Pour contrer l’aggravation de la pénurie de main-d’œuvre due à la francisation des immigrants dans les entreprises québécoises, le projet de loi 96 permet de franciser les personnes immigrantes pendant les heures de travail. Cela permettra aux immigrants d’apprendre le français tout en ayant un revenu pour payer le loyer, affirme la député du Parti libéral de Marguerite-Bourgeoys et membre de la Commission de la culture et de l’éducation Hélène David.

Le président-directeur général de la chambre des commerces Charles Milliard affirme être perplexe face à la francisation des employés immigrants : « Les compagnies sont déjà en manque d’employés et plusieurs d’entres-elles, notamment sur l’ile de Montréal, devront fermer définitivement si elles ne peuvent plus embaucher d’immigrants uniquement anglophones. Certains immigrants ne veulent pas apprendre le français et de perdre leur service pourrait être fatal ».

Une lourdeur pour des compagnies

L’article 44 du projet de loi 96 stipule que les contrats internationaux signés par les compagnies québécoises devront également être traduits en français, même si ce n’est pas la langue de négociation du contrat.

« La grande majorité de mes contrats sont en Asie, la traduction des contrats va me rajouter une lourdeur administrative sur les épaules » affirme Joanie Dargis, fondatrice de Pixie Woo, une compagnie d’accessoires pour cheveux. Selon elle, la traduction des contrats ne protègera pas nécessairement le français, mais va alourdir les négociations internationales.

Le bilinguisme encouragé, mais pas obligatoire

Le projet de loi 96 veut empêcher qu’une autre langue que le français soit un critère d’embauche dans une entreprise québécoise, mais qu’elle devienne seulement un atout pour un employé.

Le propriétaire de TW Sportscards, une compagnie de carte de sports, Tek Chher, dit encourager le français le plus possible au sein de sa compagnie : « Oui le nom de ma compagnie est anglophone, mais le français est privilégié ici, jamais un employé ne va être refusé dû à un manque de connaissance en anglais. L’anglais est un bonus et il ne deviendra jamais une obligation pour moi ».

L’épreuve uniforme de français pour tous les étudiants francophones ?

Le projet de loi 96 veut obliger tout étudiant d’un cégep anglophone ayant fait leur primaire et secondaire en français à passer la même épreuve uniforme de français que les autres malgré qu’ils doivent également faire l’épreuve uniforme d’anglais. La fédération des cégeps représentée par le président-directeur général Bernard Tremblay s’oppose concrètement à l’idée, notant au passage une injustice.

Selon lui, la protection de la langue française dans les cégeps doit passer davantage par la diffusion de la culture québécoise dans les établissements plutôt que par l’implantation de l’épreuve uniforme de français.