Le nouveau programme de tutorat tombe à l'eau?
Mesures mises en place par le ministère de l'Éducation pour rattraper le retard des élèves causé par la pandémie.
Le programme de tutorat lancé par le ministre de l'Éducation en avril dernier n'a pas su répondre aux besoins des milieux d'enseignement.
En janvier le ministère de l'Éducation a annoncé l'implantation d'un nouveau service de tutorat dans les écoles primaires.
Le programme a été mis sur pied afin de permettre à des gens de l'externe d'offrir des séances de tutorats et ainsi rattraper le retard causé par la pandémie auprès d'élèves en difficulté.
Le nouveau concept a été bien reçu parmi la communauté d'enseignement du primaire. Cependant le maigre budget alloué au projet n'aura pas permis au programme de faire long feu.
En effet, malgré un investissement de 11 M$ dans l'ensemble des établissements scolaires du Québec, les écoles de la province n'ont reçu en réalité qu'une maigre part chacune. Selon le vice-président de la section Salaberry du Syndicat de Champlain, Dominic Hébert, la plupart des écoles, a dû renoncer à l'implémentation du programme afin de prioriser d'autres dépenses plus urgentes au service des élèves.
Le sous-financement du projet de tutorat n'a pourtant pas été le seul obstacle à son succès. Sylvie Lemieux, de la fédération des syndicats de l'enseignement, a également indiqué un taux de participation très faible au programme. Cette dernière trouve que « ce n'est pas étonnant vu la pénurie actuelle d'enseignants ».
Certains syndicats, notamment le Syndicat de Champlain, ont même négocié certaines conditions afin d'inciter les professeurs à donner eux-mêmes les séances de tutorats.
Les syndicats d'enseignants et les commissions scolaires n'ont toujours pas reçu d'information à l'heure actuelle concernant la suite du programme pour l'année scolaire en cours. Le plan innovateur, mais financièrement irréaliste du ministère risque de tomber à l'eau pour l'année 2022. M. Hébert parle pour le personnel enseignant lorsqu'il indique que « nous aurions espéré plus de transparence de la part du ministère. Des informations claires sur la situation actuelle du projet» .