Le Journal Métro annonce son passage vers le numérique

Métro Média, propriétaire du Journal Métro, a annoncé le mardi 14 septembre en matinée d'importants changements pour le futur de l'entreprise, notamment par l'entremise de leur nouvelle application mobile.

L'application Métro proposera aux citoyens une multitude de contenus livrés dans des formats engageants  comme des vidéos de type TikTok et Reels. « On a déjà demandé à certains de nos journalistes de faire des TikTok, mais c'est certain qu'on doit ajouter de nouvelles ressources à notre équipe », a confié le directeur de l'information de Métro, Olivier Robichaud.

Ce virage numérique constitue un énorme changement pour le Journal Métro, mais, contrairement au 24 heures qui publie à présent une édition papier de manière hebdomadaire, Métro continuera à distribuer une version papier du journal trois fois par semaine, soit les mardis, mercredis et vendredis. « On veut tout de même continuer à servir les gens qui nous ont permis de vivre durant toutes ses années », a souligné Olivier Robichaud.

Métro Média présente également la vocation 100% locale que prendra l'entreprise. Contrairement à d'autres journaux, dès maintenant, Métro se concentrera sur la réalité montréalaise avant toute chose. La mission de leur nouvelle section Inspiration est de faire rayonner Montréal en y abordant des sujets comme la gastronomie, les tendances et les sorties culturelles.

Patrick White, professeur en journalisme à l'Université du Québec à Montréal, considère que ce tournant vers des nouvelles montréalaises est intéressant, mais qu'il est loin d'être du jamais vu : « Tous les médias ont une section art de vivre et inspiration, il va falloir aller au-delà. » Ce dernier souligne également les difficultés financières que peuvent entraîner la création d'une application gratuite comme la leur. « J'espère que Métro Média possède une stratégie de monétisation des contenus très robustes, car ce n'est pas avec des plateformes comme TikTok qu'ils vont faire des gros revenus. »

Remi Aboussouan, directeur principal chez Attraction, croit plutôt qu'avec leur information locale et hyperlocale, Métro attirera de petits annonceurs selon l'arrondissement, des annonceurs qui n'auraient pas les moyens de se payer une publicité dans un média comme La Presse. Ce dernier relève également la nécessité d'un passage vers le numérique pour le journal. « Ils n'ont pas vraiment le choix de se tourner vers le numérique, il y a de moins en moins de gens dans les transports en commun. La pandémie leur a fait très mal et c'est uniquement dans quelques mois que nous pourrons voir comment ils s'en sortent. »