Le FIFA se réinvente
Pour sa 39e édition, le Festival international du film sur l'art inaugure sa nouvelle plateforme de diffusion
Beijing Spring est un film incontournable, partage Jacinthe Brisebois
Le Festival international du film sur l'art (ou FIFA) a débuté mardi et se tiendra jusqu'au 28 mars pour proposer une variété de contenu audiovisuel explorant l'art sous toutes ses formes. Cette année, fort de son succès de l'an passé, il lancera également sa nouvelle plateforme de webdiffusion ARTS.FILMS le 29 mars.
Le festival s'est ouvert mardi avec la projection de Beijing Spring, d'Andy Cohen et Gaylen Ross. Ce film, présenté en première Nord-Américaine, traite du mouvement artistique qui a pris place en chine après la période maoïste. À travers des images d'archives qui ont échappé à la censure des régimes chinois du XXe siècle, l'œuvre revient sur ces actions collectives durant lesquelles des artistes chinois placardaient, dans le centre de Pékin, des affiches comportant des poèmes, des illustrations ou encore des messages politiques. Jacinthe Brisebois le recommande vivement : "Beijing Spring est un film incontournable qui résonne avec la situation actuelle qui se passe à Hong Kong."
Une formule gagnante
"Le fait qu'on ait été en ligne a énormément aidé à faire connaître le festival à travers le Canada et à élargir le public", se réjouit Jacinthe Brisebois, directrice de la programmation des films sur l'art pour le FIFA. Elle explique que les retours de l'édition précédente ont mené à une réflexion sur le développement d'une plateforme qui survivrait au caractère éphémère du festival.
Le nombre de participations a été supérieur aux années précédentes, alors que l'édition 2020 s'est déroulée pour la première fois en ligne. Habituellement projetés à Montréal, les films proposés ne profitent pas à toutes les personnes vivant en dehors. Les retours positifs ont ainsi mené à l'élaboration d'ARTS.FILMS, une plateforme de webdiffusion qui proposera des films toute l'année depuis le site du festival, à partir du 29 mars.
Les salles de cinéma manquent à beaucoup, mais la formule en ligne du FIFA présente des points positifs. "L'avantage de ce festival-là, c'est que tu achètes un passeport et tu as accès à toute la programmation, ce qui n'est pas le cas de tous les autres festivals de cinéma en ligne, se réjouit Thomas Giboudeaux, cinéphile chevronné qui participe au festival depuis deux ans. Si tu prévois de regarder plus de trois films, tu as déjà rentabilisé ta place".
L'art présenté à l'écran
Le FIFA propose une sélection de films très diversifiés. "Ce qu'on présente, ce sont des fictions, des documentaires, des essais ou des spectacles filmés, dans la mesure où le sujet touche à l'art, explique Jacinthe Brisebois. On peut couvrir toutes les disciplines auxquelles on peut penser. Ça peut être l'architecture, la danse, la photographie, la peinture, la sculpture, l'art contemporain, le cinéma expérimental..."
Avec une programmation qui réunit quelque 249 films, issus de 41 pays différents, le comité de sélection cherche à donner de la visibilité et un espace d'expression à toute une variété d'artistes autour du globe. La section Carte blanche du festival donne ainsi le champ libre à des artistes ou des festivals pour présenter les œuvres qu'ils souhaitent. "Cette année on a, entre autres, des cartes blanches accordées aux festivals de Beyrouth et Tel-Aviv, partage la directrice de la programmation. On essaie, dans notre sélection, d'avoir une diversité de pays, de disciplines pour couvrir le plus large possible."
Des films en compétition
Au cours des 13 jours de diffusion, des jurys décernent six prix. Nouveauté cette année, les courts métrages canadiens seront évalués par un jury de 7 étudiantes et étudiants en cinéma issus de différents cégeps de la province, recommandés par leurs professeurs. "On trouvait ça intéressant, parce que ça nous amène ailleurs, explique Mme Brisebois. Les générations plus jeunes ont peut-être une autre façon de voir l'art."