L'Arctique a connu l'une de ses années les plus chaudes
Le rapport d'un groupe de scientifiques experts sur la dégradation de l'Arctique publié mardi confirme la tendance: l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la Terre. La fin de l'été 2020 a été la deuxième pire année jamais enregistrée, après 2012 : la moitié de la banquise a déjà été perdue par rapport à son niveau historique. La banquise fond l'été et se reconstitue l'hiver, mais chaque année, elle tend à fondre un peu plus pendant l'été et à se reconstituer un peu moins pendant l'hiver.
Le coût de l'innovation
Depuis 2010, une nouvelle génération de satellites est capable de mesurer l'épaisseur de la glace, et là aussi les nouvelles sont mauvaises : la glace est plus fine, plus jeune, moins robuste. Dans un rapport baptisé Arctic Report Card 2020 publié par l'Agence atmosphérique et océanique américaine, on illustre bien la complexité du système climatique. Le climat du reste de la planète influe sur ce qui se passe au pôle Nord. Le pôle Sud est cependant comparativement plus isolé. Les phénomènes sont reliés entre eux et s'alimentent. Quand la glace fond et découvre l'océan, l'eau absorbe plus de chaleur des rayonnements solaires, ce qui en retour aggrave encore la fonte de la banquise, comme l'explique Donald Perovich, professeur à l'université Dartmouth et coauteur du chapitre sur la banquise. Les modèles prévoient qu'il n'y aura plus de banquise en été entre 2040 et 2060. Le même groupe écrit aujourd'hui: "On anticipe que la décongélation profonde et progressive du [pergélisol] dans cette région commencera dans 30 à 40 ans."