L’an 8000 au goût du jour

Un an après avoir présenté son dernier album solo, Serge Robert, plus connu sous le nom de Mononc' Serge, partageait lundi son 15e album, intitulé L’an 8000, avec le public montréalais.
L’an 8000, qui peut sembler être un album thématique, a été écrit « sans fil conducteur », a indiqué l’artiste au bagage impressionnant. Celui qui qualifie sa musique de « trash » et d’« humoristique » affirme que la sonorité de cet album provient « du résultat de tout ce que j’ai écouté dans ma vie ». Son inspiration pour le titre provient de Gaston Miron, qui affirmait que la poésie est un art qui traverse les générations. Serge Robert, au contraire, croit qu’il sera incompris dans le futur.
De la ballade jusqu’au heavy metal, l’album couvre plusieurs styles musicaux. « Il faut dire que l’arrangement musical a été une surprise pour moi, étant donné que la majorité des arrangements sont faits par mon band », a affirmé l’ancien bassiste du groupe mythique Les Colocs.
Un album à prendre au deuxième degré
Bien que certaines chansons de l’album puissent paraître « engagées », Mononc' Serge affirme qu’elles ne représentent pas vraiment ses propres opinions sur la société. « Mon but n’est pas de prendre position dans mes chansons, même si on peut les interpréter comme si c’était le cas », avoue-t-il en entrevue avec L’Atelier. Il dit représenter des « personnages » lorsqu’il écrit ses chansons, mais il ne se sert pas de Mononc' Serge comme d’un alter ego pour dire des « niaiseries à tout le monde qui l’écoute. »
Dans la chanson intitulée Fier de mon cash, il incarne un personnage antisocialiste qui critique les subventions gouvernementales. Il a toutefois confié au journal qu’il est « très mal placé pour critiquer les subventions ». Comme quoi il peut être parfois aux antipodes des personnages qu’il incarne dans ses morceaux.
Un artiste pas si engagé
Selon l’ancien bassiste, la musique ne « sert pas à quelque chose ». Au contraire, elle devrait simplement constituer un art. Il affirme qu’il cherche seulement à faire des chansons qui « marchent », c’est-à-dire des chansons qui sonnent bien. « Je ne cherche pas à changer le monde avec mes chansons », lance l’artiste.
Il ajoute même que certains artistes sont parfois « trop engagés » et hypocrites.
M. Robert est quelques fois surpris de l’interprétation que les gens font de ses œuvres musicales. Selon lui, le public cherche trop souvent des significations à des chansons qui n’en ont pas à l’origine.
Il ajoute que ses pièces sont souvent écrites sur « des coups de tête » et qu’elles représentent seulement une « bulle » dans laquelle il se trouve.
Fébrile de retourner devant les spectateurs
Même si Serge Robert est un homme extrêmement calme en entrevue, c’est loin d’être le cas sur scène. D’ailleurs, il était plus que fébrile à l’idée de fouler à nouveau les planches des scènes à travers le Québec et de reprendre contact avec le public après une longue pause.
Il sera en spectacle dans le cadre de La messe de Noël de Mononc' Serge le 28 décembre à Québec, le 29 décembre à Sherbrooke et le 30 décembre à Montréal.