La loi sur les mesures d'urgence critiquée à la chambre des communes
Au lendemain de l'invocation de la loi des mesures d'urgence par le gouvernement fédéral, les critiques surgissent de toutes parts.
Au lendemain de l'invocation de la loi des mesures d'urgence par le gouvernement fédéral, les critiques surgissent de toutes parts. Plusieurs premiers ministres provinciaux, dont François Legault, ainsi que les partis de l'opposition fédérale sont sceptiques quant à la pertinence d'une telle loi.
" C'est le signal que c'est le temps de retourner à la maison ", a lancé le ministre de la Sécurité publique, Marco Mediano, en conférence de presse mardi. La loi des mesures d'urgence, qui n'a jamais été invoquée depuis sa refonte en 1988, permet, entre autres, de geler les comptes en banque de manifestants contre les mesures sanitaires. Les assurances des compagnies de camionnage pourraient aussi être suspendues. Après 19 jours de siège illégal au centre-ville d'Ottawa, le gouvernement libéral justifie cette mesure en soulignant que la situation nationale menace la sécurité de la population.
Depuis les derniers jours, le pont Ambassador à Windsor ainsi que le poste frontalier de Coutts, en Alberta, ont été dégagés des manifestants qui les bloquaient.
Camoufler son inaction
Pendant la période de questions en chambre, mardi, plusieurs députés de l'opposition fédérale, ont partagés leur incompréhension face à cette mesure de dernier recours alors qu'ailleurs au pays, plusieurs blocages ont été maitrisés sans pouvoirs spéciaux. Le gouvernement fédéral juge qu'il est nécessaire de donner le pouvoir nécessaire aux policiers pour que cessent les manifestations illégales qui ont des effets négatifs sur l'économie et sur la population en générale. Justin Trudeau a tenté de rassurer ses collègues en rappelant que cette mesure sera " responsable, proportionnée, limitée dans le temps et ciblée géographiquement ".
Le député conservateur Gérard Deltell a jugé que cette décision avait été prise pour camoufler l'inaction du gouvernement qui n'aurait pris aucune autre mesure depuis le début du siège, selon lui. Le Bloc Québécois ainsi que le Parti conservateur ont remis en doute la décision prise sans débats ni l'accord des provinces. Le gouvernement Trudeau a rappelé que la loi ne serait appliquée que si nécessaire, mais n'a pas spécifié d'exemption pour les provinces s'opposant à celle-ci. Pour le ministre de la Protection civile, Bill Blair, la saisie d'armes dans les barricades de Coutts démontre que " la menace existe toujours ", ce qui explique la décision d'imposer cette loi.
Assouplissements frontaliers
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos a annoncé mardi qu'à partir du 28 février, les personnes entièrement vaccinées seront dépistées au hasard à leur arrivée au Canada et ne seront donc plus obligées de présenter un test négatif à leur entrée ni de rester en quarantaine en attendant les résultats d'un test. Les enfants de moins de 12 ans accompagnés d'adultes vaccinés éviteront aussi la mise en quarantaine. Des tests rapides faits dans un délai maximum de 24h avant l'arrivée seront acceptés pour remplacer le test PCR à certaines conditions. Le Canada ne recommandera plus d'éviter les voyages non essentiels, mais rappelle que les risques liés à la COVID-19 sont encore présents.
Selon Jean-Yves Duclos, ces mesures sont possibles grâce aux taux de positivité en baisse, à la grande couverture vaccinale et aux nouveaux traitements disponibles partout au pays. Elles sont toutefois susceptibles de changer selon l'évolution de la situation épidémiologique.