La loi blâme les grévistes d’Ash Grove

La cimenterie aurait eu recours à des briseurs de grève illégaux.

Il est interdit pour un employeur d’avoir recours à des briseurs de grève qui travaillent de la maison, a décrété le tribunal administratif du travail la semaine dernière.

Ash Grove - CRH Canada, une cimenterie située à Joliette, a transgressé cette règle en imposant une fermeture provisoire aux travailleurs. La grève avait été décrétée de façon illégale en mai dernier, alors que la convention collective des employés était en vigueur jusqu’au 28 juin.

Au Québec, ordonner une fermeture totale avant la fin d’une convention collective est une violation de la loi. L’entreprise a exploité une faille du Code du travail, qui n’avait pas de règles concernant le télétravail. Historiquement, l’interprétation des tribunaux par rapport au lieu de travail ne se limitait qu’aux espaces physiques, une décision révisée depuis.

Une bataille «loin d’être terminée»

Selon Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor, syndicat représentant les employés de la cimenterie Ash Grove - CRH Canada, le combat ne fait que commencer. Malgré un verdict du tribunal favorable aux syndicats, M. Gagné mentionne que le gouvernement a beaucoup de travail à faire afin de régulariser le Code du travail, étant donné le concept très nouveau du télétravail.

«Il faut revoir les notions du Code du travail pour le télétravail, car il n’y a pas de réglementation concernant les accidents à la maison», déclare-t-il en entrevue avec L’Atelier.