La culture fait battre le cœur du Quartier latin
Le secteur culturel contre vents et marées

Malgré un contexte particulier et les enjeux liés au Quartier latin, les travailleurs du milieu culturel et les commerçants font vivre la zone en mariant passion, entraide et initiatives. Les évènements en tout genre, comme les festivals, les concerts ou les spectacles, permettent de maintenir l’attrait pour le quartier.
Une joie de pratiquer en dépit du contexte
Alexe Lavigne-Descôteaux, employée chargée à la location des salles au centre Pierre-Péladeau, se montre fatiguée de la situation actuelle. Les travaux, l’itinérance et le manque d’accès à l’établissement sont les premières choses qui lui viennent à l’esprit quand il s’agit de parler de son expérience dans le Quartier latin.
« Quand ils rendent la rue Saint-Denis piétonne et que
Maisonneuve est fermé, il y a des moments où on n’a plus d’accès. Même si on évacue en cas d’incendie, il y a 800 personnes, on ne peut pas évacuer tout le monde sur un petit trottoir », explique la jeune femme.
Cependant, pour elle, ces soucis sont passagers et n’impactent pas le plaisir de pratiquer sa profession. Il s’agit à ses yeux d’un mauvais moment à passer avant que les choses redeviennent comme avant.
« On est très heureux d’être là et de venir travailler. Il y a certains clients et producteurs qui hésitent à venir, mais une fois rendus sur place, il n’y a pas de problème. Certes, on a quand même hâte que les choses rentrent dans l’ordre », soutient-elle.
Ouvrir les rues, avoir plus d’intervenants pour la sécurité et combler les locaux vides en incitant les commerçants et les acteurs du milieu culturel à s’installer dans le Quartier latin représente pour elle les solutions qui aideraient à aller vers un avenir meilleur.
Pauline Faure, directrice à la vente et au marketing des Petits MTL, avoue elle aussi avoir relevé les mêmes soucis au sein du
quartier. Avec la charge de trois bars, le Petit Moscou, le Petit Mexico et le Petit Cuba, elle et son équipe croient en l’amélioration de la situation.
« Il faut redonner la joie, l’ambiance qu’il y avait auparavant avec la COVID. […] Beaucoup d’efforts sont mis de la part de la SDC du Quartier latin, de la part des commerces aux alentours. Les commerces du quartier travaillent main dans la main. J’ai des anecdotes de problèmes dans un bar pas loin où nos équipes étaient allées les aider. Nous sommes sur la bonne voie », témoigne la directrice.
De plus, elle précise que certains problèmes comme l’itinérance ou le désintérêt du public pour la zone du Quartier latin sont aussi une réalité pour d’autres quartiers de Montréal.
« Ce n’est pas forcément plus difficile qu’ailleurs. Cela montre bien que ce quartier n’est pas une cause perdue, il suffit juste qu’on reparte sur les bonnes bases »,
affirme-t-elle.
De bonnes choses à venir
Le Quartier latin est un quartier dont le dynamisme devrait être évident. Avec en son sein l’UQAM, un cinéma et de multiples restaurants, bars, salles de spectacle, la zone a beaucoup à offrir.
Pour Pauline Faure, le quartier a de quoi donner, il faut juste le rappeler à la population et donner l’envie de s’y rendre.
« Plus il va y avoir d’acteurs pour faire vivre la zone, plus il va y avoir de touristes de clients et moins il y aura d’itinérance ».
Pour cela, le quartier propose déjà plusieurs évènements en plein air et des festivals, en plus du secteur de la vie nocturne qui occupe une place importante dans l’attractivité de la zone.
Le festival Apik, une compétition de ski et de planche à neige, prend place à la fin de février, tout comme les Nuits blanches à Montréal, évènement totalement
gratuit.
Les festivités de l’été sont à venir avec le Festival international des arts et du cirque prévu en juillet 2023, le festival Juste pour rire au même mois. Sans compter la fête nationale du Québec à Montréal qui aura lieu en juin avec des spectacles, des défilés et des fêtes de quartiers.
En plus d’être attractifs, ces évènements génèrent une publicité immense au Quartier latin et le font rayonner au niveau national voire plus encore.
Outre cela, des établissements forts de par leur ancienneté dans le quartier et leur popularité continuent d’accueillir du monde avec autant de succès. Le Bordel comédie club, le Quatrième mur, le Cinéplex ou encore la Grande Bibliothèque, pour ne citer qu’eux, sont des symboles du quartier et contribuent à lui donner cette image attrayante et à attirer de manière régulière la population.
« Le monde attire le monde, l’ambiance attire le monde. Donc on s’entend sur le fait que plus il va y avoir des activités, plus il va y avoir de commerçants qui sont prêts à mettre un peu de vie dans le quartier, plus ça va être agréable d’y être », explique Paule Faure.
Le Quartier latin utilise également de nouveaux modes de communication en ayant un compte sur les réseaux sociaux, en plus d’un site qui répertorie les activités et évènements en son sein, pour guider au mieux la population.