La campagne municipale : Sous le radar malgré autant d’effort

L'un a des citrouilles et cogne aux portes, l'autre passe des coups de téléphone. Tous les moyens sont bons pour attirer l'œil du public vers la campagne électorale municipale 2021. Depuis le 17 septembre, les candidats des municipalités au Québec (1100) tentent de se faire valoir de toutes les façons possibles. Après une attention médiatique dirigée vers la dernière élection fédérale, les candidats et leurs équipes redoublent d'efforts pour augmenter le taux de participation des habitants de leur municipalité.
« Le taux de participation a également diminué à Québec. Au total, 44,89 % des citoyens de la municipalité ont exercé leur droit de vote, contre 50,86 % en 2017, selon les chiffres diffusés en fin de soirée dimanche. » La Presse , Le taux de participation en chute à Montréal, Coralie Laplante (7 novembre 2021)
Certaines municipalités ont eu le luxe d'avoir une augmentation de cette participation, mais la majorité n'en a pas profité : « Généralement, le taux de participation aux élections municipales est moins élevé. C'est très difficile à prévoir » nous confie Nicholas Borne, candidat sortant dans Laval-les-Îles pour le Mouvement Lavallois .

Justement, en parlant de taux de participation, différentes stratégies ont été appliquées par les différents partis pour l'attention du public. Dans Laval-les-Îles, monsieur Borne s'est tenu bien occupé avec le porte-à-porte malgré le manque d'intérêt de la plupart des concitoyens : « En cognant à plus de 4500 portes, plusieurs échanges de qualités sont ressortis et m'ont permis d'enrichir ma compréhension des besoins [du] secteur. », explique M. Borne.

L'influence de l'élection fédérale
Les pancartes électorales se confondent de plus en plus pour les citoyens de La Belle Province. À peine sorties du tourbillon fédéral, de nouvelles pancartes tapissent les rues sans attirer l'attention. Les affiches font maintenant partie du décor de la ville et la raison ultime d'afficher les pancartes n'est plus. Plusieurs conseillers municipaux se sont posés la question si celles-ci étaient vraiment nécessaires ? La réponse la plus courante est que les pancartes électorales ne servent plus à grand-chose, puisqu'elles encouragent les gens à voter pour un visage et non le programme du parti.
« C'est certain que j'essaie le plus possible d'être présent sur les réseaux sociaux, ce qui donne plus de visibilité surtout chez les trente ans et moins. Par contre, ça dépend vraiment de tes résidents. La moyenne d'âge dans ma municipalité est un peu plus élevée, donc je dois m'ajuster. » - Nicolas Borné
Le collègue de monsieur Borne, Yannick Langlois représentant du Mouvement Lavallois dans L'Orée-des-Bois, remarque aussi un manque d'intérêt des citoyens malgré ses efforts. Il mentionne que la situation actuelle est difficile puisque les citoyens sont « tannés » des discours politiques. Les élections fédérales ont donné un gros coup sur la population et ceux-ci se laissent difficilement approcher.
« On veut seulement bien les représenter et savoir leurs besoins et volontés. On ne veut pas leur casser les oreilles, mais on doit tout de même les informateur, c'est notre travail. », explique monsieur Langlois.
Aller voter, un devoir de société ?
Le droit de vote vient avec une responsabilité, le devoir de voter. Le devoir de citoyen, comme ce l'était auparavant, commence de plus en plus à être remis en question. Les gens se demandent si leurs opinions ont vraiment de l'importance et de l'impact final. Plusieurs d'entre eux ont trouvé difficile de s'ajuster entre les deux élections et de faire la distinction, une preuve que le manque d'information est important.
« J'ai du mal à suivre. Je vais voter pour le candidat que je connais déjà c'est moins compliqué. On a eu pas maltrop d'informations sur trop d'élections différentes en peu de temps. », nous confie Yves Marchand, résident de Laval.
« Quand j'étais jeune, ce n'était même pas une question d'aller voter ou non. On y allait toute la famille ensemble. Je trouve que les gens prennent ça comme une corvée maintenant. […] Ça s'informe même plus », dévoile Mylène Germain résidente de Ste-Rose à Laval.
Les citoyens et citoyennes du Québec seront bien heureux de savoir que les 43e élections provinciales montreront le bout de leur nez dans un peu moins d'un an… ou peut-être pas finalement.
Laurie St-Georges UQAM