La fraude alimentaire rencontre de nouveaux défis

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, de nouvelles possibilités de fraude alimentaire inquiètent les spécialistes de la question. Des logos fait au Québec imités à cause de la tendance du local et une surveillance plus difficile des produits en ligne sont des nouveaux défis imposés par les fraudeurs.
Le centre DÉCLIC pour un dialogue entre les scientifiques et le public a organisé une conférence sur la fraude alimentaire, mardi, pour aiguiller la population sur ces actes illégaux.
La fraude alimentaire consiste à substituer pour un autre, altérer ou diluer, étiqueter de façon mensongère un produit ou lui donner de fausses caractéristiques. Les fraudeurs cherchent ainsi à faire plus d'argent ou à compenser des problèmes d'approvisionnement.
La mode au service des fraudeurs
Ce genre de fraude existe depuis des centaines d'années, mais la pandémie a amené de nouveaux enjeux. Le manque de travailleurs et le protectionnisme créent des problèmes sur le plan de l'approvisionnement pouvant inciter certains à frauder. L'achat en ligne rend difficile aussi la surveillance par l'Agence canadienne d'inspection des aliments et du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ).
Les fraudeurs connaissent les tendances alimentaires comme la mode du biologique ou celle du local. On observe plusieurs entreprises qui imitent le logo du fait au québec, explique Gabrielle Vautin, doctorante à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels à l'Université Laval
Gabrielle Vautin soutient aussi que l'absence de définition légale claire de ce qu'est la fraude alimentaire nuit à la surveillance, en plus d'avoir un impact sur les sanctions imposées aux fautifs, comme des amendes. La fraude peut intervenir à n'importe quel moment du processus; un cuisinier qui fait des tartes avec des purées de pommes coupées de poires pourrait par exemple recevoir une sanction bien que le fautif soit celui qui a produit la purée.
Les changements climatiques sont aussi susceptibles d'augmenter le nombre de fraudes à cause d'une hausse de fréquence des sécheresses, des maladies et des infestations d'insectes qui nuisent à la production alimentaire.
La fraude alimentaire est vicieuse, car volontairement organisée pour être indétectable. Des centaines de consommateurs paient plus cher pour des produits qui sont en fait bon-marché ou peu cher des produits altérés ou périmés. Le miel est actuellement au centre de plusieurs polémiques, car souvent coupé de sucre.
Difficile de savoir si la fraude alimentaire est en hausse, car difficile à débusquer lorsque bien exécutée. Les conférencières ont encouragé les consommateurs à rester critiques et à éviter les aliments ultra-transformés plus susceptibles d'être frelatés.