Discours d’ouverture de François Legault : les yeux vers l’après-pandémie

Discours d’ouverture de François Legault : les yeux vers l’après-pandémie
La Presse canadienne/Jacques Boissinot

C’est un discours à teneur nationaliste et ponctué de promesses d’avenir qu’a prononcé François Legault mardi, à l’Assemblée nationale, pour ouvrir la session parlementaire.

Le premier ministre a d’entrée de jeu estimé que « la peur est en bonne partie disparue », même si « la bataille de notre vie, celle contre le virus, n’est pas encore terminée ». Il a profité de son discours d’un peu plus d’une heure pour rappeler plusieurs engagements et réalisations de son parti, la Coalition Avenir Québec (CAQ), et pour annoncer une série de mesures qui seront mises en place d’ici la prochaine élection provinciale, qui aura lieu dans moins d’un an.

M. Legault a notamment affirmé qu’il lèverait l’état d’urgence sanitaire lorsque les enfants de cinq à 11 ans seraient vaccinés, soit environ au début de 2022. Il a également annoncé une décentralisation du réseau de la santé vers les régions et les sous-régions du Québec. Toujours dans le domaine de la santé, il a annoncé que le gouvernement conventionnerait certains CHSLD privés à la suite de l’hécatombe survenue dans plusieurs d’entre eux au printemps 2020.

Regard vers l’avenir

Le premier ministre s’est dit convaincu que « le pire est derrière nous » et a proposé des actions dans le but d’assurer la relance économique québécoise. Il a affirmé que son gouvernement travaillait à « ajouter 100 000 travailleurs qualifiés » et a souhaité que les entreprises améliorent leur productivité.

C’est sous les applaudissements des députés de son caucus que M. Legault s’est réjoui que les élèves aient pu aller à l’école pendant l’année scolaire 2020-2021. Il a annoncé que le gouvernement ciblait dorénavant un taux de diplomation tant au secondaire que dans les formations professionnelles de 90 %, ce qui constituerait une hausse de 8 %. Il a également réitéré sa promesse de transformer le cours d’Éthique et culture religieuse à l’école secondaire en cours de Culture et citoyenneté québécoise.

M. Legault a profité de son discours pour saluer la résilience des jeunes pendant la pandémie et a mentionné qu’il souhaitait que « tout le Québec retourne l’ascenseur à nos jeunes » dans les prochaines années. Il a également annoncé le dévoilement imminent d’un plan d’aide pour la santé mentale.

Thèmes importants

Le premier ministre n’a jamais caché son amour des régions québécoises, et il a à nouveau martelé leur importance pendant son discours. « Plus que jamais, votre gouvernement va être le gouvernement des régions », a-t-il soutenu. Il a d’ailleurs promis un plan pour déplacer des milliers d’emplois de fonctionnaires en région.

M. Legault a aussi annoncé que dans les prochains jours, le gouvernement lancerait une « vaste offensive » pour libérer 37 000 places manquantes en garderie. Il a de plus déclaré qu’il mettait un terme à l’extraction des hydrocarbures sur le territoire québécois.

Réactions immédiates

Dans un communiqué de presse diffusé immédiatement après le discours de M. Legault, la présidente par intérim de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Nathalie Lévesque, s’est dite déçue du manque d’écoute du gouvernement. « Son intention de vouloir créer une agence publique de placement sans se demander si cela répond réellement aux besoins des professionnelles en soins sur le terrain » constitue un bon exemple de manque d’écoute, d’après elle.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a elle aussi pointé certaines incohérences dans le discours du premier ministre, notamment en lien avec la promesse de créer 37 000 places en centres de la petite enfance (CPE). « Pour parvenir à créer de nouvelles places, le gouvernement a besoin de personnel. C’est pourquoi la FSSS-CSN lui rappelle l’urgence de régler la négociation des CPE à la satisfaction des travailleuses et travailleurs », s’est exprimé la Fédération par voie de communiqué.