Différents secteurs réagissent au discours de Legault
Le discours inaugural de François Legault était attendu avec impatience par de nombreux acteurs de la société civile. Voici les réactions et les attentes de certains d’entre eux.
Secteur du logement
La directrice générale de l’organisme Bâtir son quartier, Édith Cyr, avait de grandes attentes concernant le discours de M. Legault. « Je voudrais qu’on y annonce un grand chantier de logements communautaires », affirme-t-elle. Son organisme d’économie sociale coordonne la réalisation de projets de logements sociaux. « Dans le dernier budget, le gouvernement avait promis 500 unités de logements abordables. Ce n’est pas suffisant. Ce qu’on voudrait, c’est un plan de cinq ans de 5000 unités par année », explique-t-elle. Le premier ministre n’a pas abordé l’enjeu du logement dans son discours.
Par Violette Cantin
Syndicat
Pour le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras, le discours du premier ministre n’a pas été polarisant. « Il a parlé de la fragilité de nos réseaux, de la valorisation du travail des femmes. On ne peut pas être contre ça », a-t-il soutenu. Il se désole néanmoins de ne pas avoir entendu assez de solutions concrètes. « M. Legault dit qu’il veut réduire le temps supplémentaire obligatoire, mais comment ? Il dit qu’il veut créer 37 000 places en garderie, mais le problème, c’est la rétention du personnel », a expliqué M. Gingras. Il croit cependant que les enjeux ciblés sont les bons, et qu’il a hâte de voir les « effets concrets » des mesures annoncées par le gouvernement.
Par Violette Cantin
Syndicat de professeurs
Le président du Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ) s’est réjoui de l’intérêt qu’a porté le premier ministre pour le projet de loi 96, fortement soutenu par le syndicat. « Notre syndicat s’occupe de la francisation. Il y a beaucoup d’efforts à faire à ce niveau-là, notamment le projet de loi 96 qu’il faut bonifier », a-t-il estimé. M.Vallières a remarqué que « le projet comporte beaucoup de bonnes intentions », mais que le gouvernement doit « définir clairement ces objectifs, afin d’implanter le projet de manière efficace et réaliste. »
Par Luigi Wahmereungo
Secteur communautaire
La coordinatrice de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, Mercédez Roberge, est déçue que le premier ministre n’ait pas mentionné le secteur communautaire dans son discours. « Au budget d’avril dernier, le gouvernement avait invoqué d’autres priorités budgétaires pour ne pas déposer son plan d’action dans le secteur communautaire. Je m’attendais donc à ce qu’on en parle cette fois-ci », souligne-t-elle. Elle se déclare également sceptique par rapport à la promesse de M. Legault de lever l’état d’urgence lorsque les enfants de cinq à 11 ans seront vaccinés. « Il n’a pas précisé quel pourcentage, c’est donc une annonce complètement vide. Il pourra changer le pourcentage autant qu’il veut », croit Mme Roberge.
Par Violette Cantin
Secteur des affaires
Dans le secteur des affaires, Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, souligne d’emblée que le premier ministre a été « rassurant » et a pris « des décisions rapides ». Par ailleurs, la crise sanitaire n’a pas été de tout repos pour les employeurs de toutes tailles partout au Québec. « Si on regarde maintenant, c’est sûr qu’il y a eu beaucoup d’incertitudes par rapport à certains messages gouvernementaux quand venait le temps d’appliquer les consignes sanitaires. », affirme-t-il. La pénurie de main-d’œuvre est aussi au centre des discussions et les actions de François Legault sont épiées par le secteur des affaires. « Malheureusement sur cet enjeu-là, le gouvernement actuel et les gouvernements précédents ont échoué », explique-t-il.
Par Charles Lanthier