Deuxième journée de grève pour les CPE

Des travailleuses en CPE ont manifesté devant les bureaux du ministère de la Famille à Montréal.

Deuxième journée de grève pour les CPE
Laurent Corbeil / L'Atelier

Plusieurs centaines de travailleuses de CPE se sont réunies hier matin devant les bureaux du ministère de la Famille à Montréal pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

Bien que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ait assuré dès le début des négociations qu’il était impossible de bonifier le salaire de tous les quarts de travail en CPE, les demandes des grévistes sont restées inchangées. Les représentants des syndicats de la CSN, la FTQ et la CSQ, présents à la manifestation, persistent: ils ne reculeront pas tant que leur demande ne sera pas satisfaite.

La foule, nourrie par les mots des représentants syndicaux, s’est pressée sur le trottoir du boulevard René-Lévesque pour attirer l’attention des automobilistes.

Contrer la pénurie

Les slogans " Une convention collective à la hauteur de notre profession ", " Pas de service de garde sans éducatrices " ou " Attention, ma profession est essentielle " ont pu être lus sur les pancartes des grévistes. Stéphanie Vachon, représentante des CPE à la CSN, convient qu’il est important, plus que jamais, de maintenir la pression. Bien que les travailleuses souhaitent une amélioration de leurs conditions de travail, c’est surtout la question salariale qui est au centre de leurs demandes. " On n’est pas payées pour des peanuts ", a déclaré Mme Vachon au micro. " Il est hors de question de laisser pour compte des milliers d’employés qui veillent au bon fonctionnement des CPE ", a-t-elle conclu.

Un réseau à fleur de peau

Annie, travailleuse spécialisée depuis plus de 20 ans, affirme que le métier a beaucoup changé depuis ses débuts : " Je suis complètement surchargée, déplore-t-elle. On nous en demande beaucoup plus, de nos jours. Il est naturel que le salaire change en conséquence. "  En août dernier, le fédéral a conclu un investissement de 6 milliards de dollars afin de subventionner le réseau des services de garde. Les syndicats impliqués souhaiteraient voir ce montant investi directement dans une augmentation salariale. La travailleuse spécialisée trouve aussi qu’il est regrettable de voir ce qui est nécessaire pour être pris au sérieux : " Nous allons probablement voter pour une grève générale illimitée. [Nous n’avons] pas le choix. C’est dommage qu’on en soit rendues là ", constate-t-elle.